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Cette start-up toulousaine veut lancer la plus grosse ICO de France (avec  Airbus, Havas et Thales)

Nicolas Muller, co-fondateur de Talao

Nicolas Muller, co-fondateur de Talao - Talao

Talao, ex-eMindHub, souhaite lever 60 millions de dollars en crypto-monnaies, afin de devenir l'un des leaders mondiaux du travail à la demande dans les secteurs industriels et technologiques. Et Airbus, Havas et Thales sont intéressés.

Talao compte frapper un grand coup, en lançant la plus grande ICO, ces levées de fonds en crypto-monnaies, pour une société française. La plateforme, qui met en relation des freelances et des entreprises dans les secteurs aéronautique et spatial, souhaite lever 60 millions de dollars pour développer sa blockchain ('token' baptisée Talao), basée sur la crypto-monnaie Ethereum.

L'objectif de cette levée de fonds est de faire de Talao un des leaders mondiaux du travail à la demande dans les secteurs industriels et technologiques, avec cinq millions d’utilisateurs (contre 30.000 actuellement) visés dans cinq ans. "Alors que 100 millions de talents en freelance sont missionnés chaque année par des entreprises, 'seulement' 20% ont recours à une plateforme en ligne. Dans 10 ans, ce chiffre pourra atteindre les 50%", souligne Nicolas Muller, co-fondateur de Talao avec Thierry Thevenet et Denis Lafont-Trevisan.

Pour atteindre ses objectifs, la société mise sur ses "talents" en leur proposant un service sans intermédiaire et sans commission. "Grâce à la technologie Blockchain, les entreprises et les 'talents' ne seront plus soumis à des commissions, qui peuvent atteindre entre 15% et 20% du montant du contrat". Nicolas Muller veut également leur permettre de reprendre possession de leur réputation professionnelle, en "certifiant leurs compétences avec la blockchain et en stockant ses certificats dans un coffre-fort numérique, qui sera accessible grâce au token Talao".

Cette plateforme se veut aussi participative puisque les détenteurs de token Talao auront la possibilité de participer à l'évolution du site via un système de vote basé sur la réputation (plus la réputation du freelance sera élevée, plus le poids dans le vote sera important). Ainsi, "les utilisateurs auront leur mot à dire sur la politique tarifaire de la plateforme ou sur l'ajout de services additionnels", explique le dirigeant. 

Une ICO réglementée

Pour financer ce projet ambitieux, la start-up toulousiane lancera son ICO en deux temps. Fin avril, elle organisera un premier tour de table auprès d'investisseurs privés et de gérants de patrimoines, de plus en plus friands de ce type d'investissement. Puis, ouvrira fin mai cette opération au grand public.

"Dans un souci de transparence et de sécurité", comme l'a confié Nicolas Muller, Talao a décidé de structurer son ICO selon les recommandations émises par l'AMF alors que rien ne l'y oblige, ces transactions n'étant soumises à aucun cadre légal en France. La société a ainsi publié un livre blanc, expliquant le but du projet et les modalités de l'opération comme cela est le cas lors d'une introduction en Bourse "classique". Elle a également fait appelle à Blockchain Partner et au cabinet d'audit Mazars afin de garantir la sécurité et la transparence de la transaction.

Cette opération a déjà conquis plusieurs grands industriels français. Ainsi, Airbus, Thales et Assystem, qui sont déjà utilisateurs du service, devraient être de la partie lors du lancement de la nouvelle plateforme totalement décentralisée.

S.B.