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Cette start-up vous permet d’aller au restaurant sans payer le vin

VinoResto a déjà convaincu une centaine de restaurateurs parisiens d'accepter que les clients apportent leur bouteille de vin.

VinoResto a déjà convaincu une centaine de restaurateurs parisiens d'accepter que les clients apportent leur bouteille de vin. - Patrick Bernard - AFP

VinoResto a négocié avec une centaine de restaurants parisiens un accord original. En réservant par l'intermédiaire de cette start-up, on pourra apporter ses bouteilles pour les marier aux plats du menu.

Qui aurait imaginé qu’une start-up remettrait au goût du jour le droit de bouchon? Qui se rappelle même ce que signifie ce terme quasi juridique? Il s’agit de la possibilité d’apporter sa propre bouteille de vin au restaurant pour la déguster avec les plats concoctés par le chef. En contrepartie, le patron de l’établissement fait payer une somme modique pour couvrir le manque à gagner. VinoResto a réussi à convaincre une centaine de restaurateurs parisiens de redonner vie à cette pratique tombée en désuétude.

"En fait, cela se fait dans beaucoup de pays comme nous l’avons constaté au cours de voyages, mais en France, le droit de bouchon n'est réellement pratiqué que lors de réunions de famille comme les mariages et les baptêmes. Nous avons voulu démocratiser cette pratique", a indiqué Johan Ripoll, cofondateur, à BFMBusiness.com. Il a créé ce service en 2016 avec Romain Vendamini. Ils ont été rejoints par Guillaume Blandin qui a apporté ses compétences de développeurs.

Pour gagner leur pari, il a fallu convaincre les restaurateurs qu’ils continueraient à gagner de l’argent en abandonnant la marge qu’ils se font sur le vin. VinoResto a donc conçu un modèle "gagnant-gagnant". "À l’inverse des modèles de réservation classiques, nous ne prenons pas de pourcentage sur les additions", signale Johan Ripoll. "Nous nous rémunérons en prenant une commission fixe par couvert".

Explorer les nouvelles tendances de l'oenologie

Mais surtout, pour permettre aux clients d’apporter leur bouteille, ils ont créé des formules. Chaque restaurateur doit en retenir au moins une. Il peut soit exiger un droit de bouchon d'un montant modique (de 5 à 10 euros par bouteille), soit ne rien faire payer moyennant l'achat de bouteilles en complément sur la carte ou la commande d'un menu gastronomique.

Olivier Hagege, un chef parisien a été séduit par l'idée et a décidé de tenter l'aventure en inscrivant son établissement, le "Un, Bistrot Gourmand". "Dans notre activité, le contexte est tendu avec une concurrence de plus en plus serrée à Paris", explique ce restaurateur. "Nous sommes déjà inscrit sur d'autres plateformes, mais celle-là offre un modèle différent".

Le service en ligne lui permet en effet d'attirer une catégorie de clients difficiles à atteindre. "Ce sont des bons vivants qui ne regardent pas à la dépense quand il s’agit de passer un moment entre amis", a indiqué le restaurateur à BFMbusiness.com. "Je découvre même de nouvelles tendances dans la consommation du vin. L'oenologie attire de plus en plus de monde. Récemment, un groupe est venu passer une soirée pour jouer à faire des dégustations à l'aveugle".

VinoResto ne compte pas se limiter à Paris. Elle veut même privilégier les villes marquées par la culture du vin. "Dès cette année, nous allons nous développer à Lyon, Nantes et à Bordeaux". Une fois ce défi réussi, la jeune pousse sera prête à se lancer à l'étranger.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco