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Energie

Cette ville des Yvelines mise sur ses chevaux pour produire de l'énergie

Le fumier équin pourrait être transformé en biogaz. (image d'illustration)

Le fumier équin pourrait être transformé en biogaz. (image d'illustration) - Alain Cielas - Flickr - CC

Maisons-Laffitte vient de signer un inédit partenariat afin de revaloriser les immenses quantités de fumier générées par les chevaux accueillis sur son territoire.

Maisons-Laffitte et les chevaux, c’est une histoire qui dure. Depuis 1881, cette ville des Yvelines est aux petits soins pour les cavaliers et leurs montures. Selon la municipalité, quelque 1.400 chevaux sont accueillis sur son territoire. Des équidés qui produisent d’immenses quantités de fumier.

Jusqu’à présent, les excréments collectés étaient "dirigés par camion vers les champignonnières de Saumur (Maine-et-Loire)" indique Philippe Liégeois, conseiller municipal délégué au développement durable, dans les colonnes du Parisien. Une situation qui ne satisfaisait plus la municipalité. Cette dernière s'est donc rapprochée du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap) afin de revaloriser cette ressource locale et de la transformer en source d'énergie.

Transformer le fumier en biogaz... 

L'accord conclu entre les deux institutions prévoit la valorisation d'au-moins 20.000 tonnes de fumier par an. Pour y parvenir, la Siaap entend s'appuyer sur l'expérience acquise par la station d'épuration Seine aval, située à Achères, qui procède depuis 1940 à la méthanisation de ses boues d'épuration. Selon l'entreprise, les 130.000 tonnes de boues d'épuration traitées annuellement produisent 400 gigawattheures de biogaz, permettant à l'installation d'être à 60% autonome en énergie.

Dans le cadre de ce partenariat, l'idée est de mélanger le fumier équin à ces boues d'épuration afin d'obtenir, par un processus de méthanisation, un biogaz susceptible d'être injecté dans le réseau. D'après les deux partenaires, la collecte de 15.000 à 20.000 tonnes de fumier par an permettrait de produire environ 600.000 mètres cubes de biométhane.

...une opération qui prend du temps 

La municipalité de Maisons-Laffitte comme la Siaap ne souhaitent cependant pas brûler les étapes. L'année 2017 va être consacrée à des tests en laboratoire, 2018 à la création d'un pilote industriel. Si les essais s'avèrent concluants, l'année 2019 marquera la réalisation de tests à plus grande échelle. À l'horizon 2020 les premiers mètres cubes de biogaz produits grâce au fumier équin devraient alimenter une partie de la flotte de véhicules municipaux de Maisons-Laffitte. 

À terme, nous voulons "faire en sorte que tout ce qui fonctionne au gaz dans la commune soit produit par les fumiers équins" explique Philippe Liégeois. L'élu voit en cette opération un moyen "d'aider la filière équine en modernisant son image".

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV