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Chanel : 11 milliards de revenus et la volonté de rester indépendante

"Notre solidité financière nous donne les moyens de garantir notre indépendance", a commenté Philippe Blondiaux, directeur financier.

"Notre solidité financière nous donne les moyens de garantir notre indépendance", a commenté Philippe Blondiaux, directeur financier. - Stéphane de Sakutin - AFP

C’est seulement la deuxième fois dans son histoire que la mythique maison de la rue Cambon publie ses chiffres. Un symbole fort dans cette période post-Lagarfeld.

Alors qu’elle entame sa nouvelle vie suite au décès de son historique créateur Karl Lagarfeld, la maison Chanel publie pour la deuxième fois de son histoire ses performances financières. Comme pour démontrer sa solidité à toute épreuve.

Car la mythique maison n’a pas à rougir de la concurrence. Chanel a en effet réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 11,12 milliards de dollars (9,91 milliards d'euros), en progression de 12,5% en données publiées et de 10,5% à taux de change constants, après une hausse de 11% en 2017.

Portée comme ses concurrents par l'appétit de la clientèle chinoise, la croissance de Chanel a été tiré par l'Asie Pacifique, qui pèse pour 42,4% de son chiffre d'affaires et où les ventes ont bondi de 19,9%. La hausse a été plus modérée (+7,8%) en Europe (38,5% des ventes) et sur le continent américain (18,9% des ventes) où elles ont augmenté de 7,4%.

Le résultat opérationnel a progressé de 8,0% à 2,99 milliards de dollars (2,67 milliards d'euros), faisant ressortir une marge de 26,9%, après des dépenses d'investissement qui ont plus que doublé (+129%) à 1,0 milliard de dollars, notamment dans le réseau de magasins et le digital.

Aucune intention de faire du e-commerce

La société a dégagé un cash flow libre opérationnel de 1,21 milliard de dollars en 2018, en baisse de 28,4%, et un excédent de trésorerie de 2,0 millions. Le résultat net a atteint 2,17 milliards de dollars (1,93 milliard d'euros), en hausse de 16,4%.

Par cette publication, il s’agit également pour la maison de la rue Cambon de réaffirmer sa farouche volonté d’indépendance à l’heure où de nombreuses spéculations se sont multipliées prêtant à la famille Wertheimer (actionnaire majoritaire historique) des volontés d’ouverture du capital voire de vente.

Le directeur financier de Chanel a ainsi réaffirmé dans une interview à Reuters « de la manière la plus ferme et solennelle qu'aucune mise en Bourse ou cession n'est envisagée ».

« Il faut vivre avec le fait d'être une des marques les plus désirables de la place. Ces rumeurs vont malheureusement revenir régulièrement », a ajouté Philippe Blondiaux, précisant que Chanel n'avait pas été approchée en 2018 en vue d'un rachat.

Le responsable a dit s'attendre, pour 2019, à des chiffres « assez similaires » à ceux de 2018 et réaffirmé que Chanel n'entendait pas ouvrir de sites de commerce en ligne pour sa mode, sa maroquinerie et sa joaillerie.

Cela n'empêche pas le groupe d'investir dans le numérique, via des services connectés pour ses clients. Seuls les parfums et les cosmétiques sont commercialisés en ligne. Avec des sites dans 13 pays, le e-commerce de la division a connu une croissance de plus de 50% en 2018.

la rédaction