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Chez Suez, la généralisation du télétravail est prise avec des pincettes

Interrogé sur BFM Business, le président du groupe Suez, Jean-Louis Chaussade, est revenu sur le déconfinement et sur la tentation des groupes de généraliser le télétravail. Une bonne idée qui ne présente pourtant pas que des avantages prévient-il.

Le télétravail semble adopté. Par les salariés, d'abord, qui sont plus de 70% à vouloir continuer à faire du télétravail dans le futur, que ce soit de façon occasionnelle ou régulière. Et ensuite par les entreprises qui ont constaté l'efficacité du procédé et les économies à la clé. PSA a même décidé d'en faire sa nouvelle norme en dehors de ses sites de production.

Mais tous les groupes ne sont pas aussi unanimes. "Je pense que sur le télétravail, il faut être prudent" explique, par exemple, le président du groupe Suez, Jean-Louis Chaussade, qui était invité ce mardi sur BFM Business.

Que, grâce à cette crise, on ait avancé plus vite que l'on aurait fait normalement, qu'on ait découvert qu'on pouvait travailler loin les uns des autres, qu'on pouvait travailler sans voyager et sans présence physique, c'est certain" souligne-t-il. "Maintenant, je pense qu'il faut être aussi extrêmement attentif. Certes, on fera peut-être des économies en termes de mètres-carrés. Certes, on fera peut-être des économies en termes de kilomètres de voyage parcouru mais ça veut dire aussi qu'il faudra prendre soin, de manière encore plus importante, de nos salariés."

Plus sensibles aux cyber-attaques

Ces derniers "n'accepteront pas - et ils auraient raison - de vivre seuls, isolés et donc il faudrait trouver le moyens de cette convivialité qui est nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise" poursuit-il.

"Et puis, il y a un deuxième aspect qui me parait absolument clé qui est celui de la puissance informatique de nos systèmes et de leur protection" rappelle-t-il. "Si on travaille tous en télétravail, nous serons extrêmement sensibles à toutes formes de cyberattaques. On fera peut-être des économies d'un côté mais on dépensera beaucoup de l'autre. En réalité, il faudra vraiment s'adapter à ce que veulent nos clients, ce que souhaitent aussi nos salariés pour être le plus efficace possible".

Thomas Leroy