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Chimie verte: vous êtes convaincus!

Carburants, emballages, ou divers objets de la vie quotidienne. La chimie du végétal est pleine de promesses !

Carburants, emballages, ou divers objets de la vie quotidienne. La chimie du végétal est pleine de promesses ! - Paolo Toscani

BFM Business organise les Grands Prix Business Durable. Dans la catégorie "Chimie Verte", l’un des candidats est Global Bionenergies. Il développe un procédé de conversion de ressources renouvelables en hydrocarbures par fermentation. Le marché est vaste: carburants, plastiques, verre organique et élastomères.

C’est indiscutable, vous êtes convaincus que l’avenir de notre énergie passera par la chimie verte. À la question "La chimie du végétal sera-t-elle une alternative au pétrole?", vous avez répondu à 80% par l’affirmative.

Le pétrole est une ressource limitée. Même si les experts ne sont pas tous d'accord sur la date fatidique, chacun a bien conscience qu'une page se tournera un jour. "On peut remplacer le pétrole par le végétal dans un grand nombre de procédés de l'industrie chimique, il faut pour cela substituer une chimie basée sur les hydrocarbures (pétrole, gaz naturel, charbon) par une chimie basée sur les carbohydrates (plantes, bois, etc.). Il existe déjà de nombreux exemples, mais ce sont des productions à petite échelle car l'efficacité industrielle, économique et environnementale de ces nouvelles technologies reste encore souvent à démontrer. "Slavik Kasztelan, directeur adjoint, centre de résultats Procédés d'IFP Énergies nouvelles résume bien les enjeux mais aussi les difficultés de quitter la pétrochimie.

Le marché le plus visible est celui des bioplastiques. Le maïs, la patate douce, le blé, la canne à sucre ou l’huile de ricin sont les matériaux de bases qui permettent de les produire. Les bioplastiques peuvent être utilisés pour fabriquer des objets jetables (couverts en plastique, pailles, etc.), des sacs, bacs et conteneurs ainsi que des objets non jetables tels que les boitiers de téléphone mobile. C'est le marché de l'emballage qui reste le principal débouché.

Mais les bioplastiques n'ont pas encore fait toutes leurs preuves Leur résistance thermique est faible, ce qui oblige à travailler dans des conditions opératoires très contrôlées. À l'exception de la cellulose, la majeure partie de la technologie est relativement nouvelle. Par ailleurs, ils sont encore de 20 à 30% plus chers que les plastiques ordinaires.

Global Bioenergies innove avec la production d'isobutène. C'est son programme le plus avancé. Des projets se mettent également en place dans l'automobile. L'un d'entre eux est porté par PSA. Des chimistes, des transformateurs, des équipementiers étudient notamment des alliages à base de ces bioplastiques avec des renforcements par nanocharges et fibres naturelles. Il s'agit des programmes de recherche Matoria et Biomat

Les recherches n'en sont donc qu'au tout début. En 2013, ce marché ne représentait qu'1,5 million de tonnes de bioplastiques par an.

Nathalie Croisé