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Chine: la visite de Hollande va-t-elle booster le nucléaire français?

la Chine dispose d’un parc nucléaire de 15 réacteurs en exploitation, ici celui de Quinshan, et devraient en avoir 171 d'ici à 2030.

la Chine dispose d’un parc nucléaire de 15 réacteurs en exploitation, ici celui de Quinshan, et devraient en avoir 171 d'ici à 2030. - -

Le chef d'Etat entame, jeudi 25 avril, une visite officielle en Chine. L'occasion de donner une impulsion à plusieurs projets dans le secteur du nucléaire, affecté par la polémique autour du transfert de technologie accordé par EDF.

Jeudi 25 avril, François Hollande pose le pied en Chine pour un peu plus de 37 heures. Comme dans toute visite officielle, relations diplomatiques et renforcement des liens commerciaux seront à l'ordre du jour.

Ce devrait être en particulier l'occasion de quelques avancées concernant plusieurs projets dans le nucléaire. Car les échanges entre la France et la Chine se sont refroidis après la polémique à propos de la signature d'un accord entre EDF, Areva et China Guandong Nuclear Power Group, le groupe public chinois d'énergie nucléaire, portant sur la construction d'un nouveau réacteur.

Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, a d'ailleurs réclamé à l'Inspection générale des finances une enquête, toujours en cours, sur les opérations d'EDF en Chine, afin d'évaluer si le groupe n'est pas allé trop loin dans le transfert de technologie.

La Chine, premier marché mondial pour le nucléaire civil

La visite officielle du président français pourrait aussi permettre de débloquer le projet de construction d'une usine de retraitement et de recyclage des combustibles. En négociations depuis 2007, le futur chantier devrait enfin faire connaitre une avancée significative. Un contrat de commande n'est pas encore à l'ordre du jour, mais une lettre d'intention entre Areva et China National Nuclear corporation (CNNC) va être signée.

Les deux partenaires devront donc encore mener à bien des négociations sur les technologies à mettre en œuvre ainsi que sur les contours commerciaux du marché. Au final, le montant du contrat pourrait s'élever à 15 milliards d'euros, selon Le Monde, et l'usine devrait être en service à l'horizon 2020.

Le dossier de l'EPR d'Areva devrait lui aussi faire quelques avancées, mais là encore, sans signature ferme. Actuellement, deux réacteurs sont en cours de construction à Taishan, et deux autres devraient l'être ensuite. Mais les Chinois semblent avoir été refroidis par les multiples retards et les surcoûts connus par les EPR de Flamanville et de Olkiluoto 3, en Finlande.

Du coup, leurs engagements devraient se limiter à un préaccord sur des études préparatoires au lancement des travaux. Cela permettrait toutefois à la France d'être présente sur un terrain prometteur. La Chine représente, en effet, le premier marché mondial pour le nucléaire civil. Le pays devrait mettre en chantier 171 réacteurs nucléaires d'ici à 2030.

Coralie Cathelinais