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Le chinois Geely rachète Volvo à Ford

Li Shufu, le président du constructeur chinois Zhejiang Geely Holding et Lewis Booth, directeur financier de Ford. Geely a signé dimanche avec le groupe américain un accord portant sur l'acquisition des activités automobiles de Volvo, réalisant à ce jour

Li Shufu, le président du constructeur chinois Zhejiang Geely Holding et Lewis Booth, directeur financier de Ford. Geely a signé dimanche avec le groupe américain un accord portant sur l'acquisition des activités automobiles de Volvo, réalisant à ce jour - -

par Victoria Klesty GOTEBORG, Suède - Zhejiang Geely Holding a signé dimanche un accord avec Ford portant sur l'acquisition des activités...

par Victoria Klesty

GOTEBORG, Suède (Reuters) - Zhejiang Geely Holding a signé dimanche un accord avec Ford portant sur l'acquisition des activités automobiles de Volvo, réalisant à ce jour le plus important rachat d'une marque occidentale par un constructeur chinois.

Ford a précisé que la transaction représentait 1,8 milliard de dollars (1,34 milliard de dollars) et qu'elle serait finalisée au cours du troisième trimestre.

L'opération, largement attendue puisque le groupe américain avait fait de la Geely son candidat privilégié pour la reprise de Volvo en octobre dernier, marque une étape importante dans la montée en puissance de la Chine dans l'industrie automobile mondiale.

"L'accord d'aujourd'hui représente un tournant dans l'histoire de Geely", a déclaré Li Shufu, président de Geely.

Il y a quelques années, une telle opération aurait été inimaginable pour le dixième constructeur de chinois en termes de véhicules vendus dont, sur base d'estimations de données 2009, le chiffre d'affaires ne représente que 16% de celui de Volvo.

Il s'agit du deuxième exemple en trois mois d'un rachat d'un plus gros par un plus petit dans le secteur automobile après celui, intervenu fin janvier, de Saab par le constructeur de niche néerlandais Spyker.

Ces transactions atypiques sont une illustration des ravages provoqués par l'une des pires crises qu'ait connu l'industrie automobile mondiale au long de son histoire dans la foulée de la récession mondiale de 2009.

ÉMERGENCE DE LA CHINE

La Chine est l'un des rares pays qui a enregistré une croissance de ses ventes de voitures l'an dernier et le pays a d'ailleurs dépassé les Etats-Unis en termes d'immatriculations de voitures neuves pour devenir le premier marché automobile mondial.

Les constructeurs chinois veulent profiter de leur assise locale pour partir à la conquête des marchés occidentaux. Mais à ce jour, ils ont souffert du manque de savoir-faire technologique et de la faible notoriété de leurs marques.

Le rachat d'un nom reconnu comme Volvo pourrait changer la donne en la matière pour un groupe comme Geely.

Zhejiang Geely, maison mère de Geely Automobile Holdings, a déclaré qu'il avait déjà assuré tous les financements nécessaires pour la transaction, tout en précisant qu'il ne fermait pas la porte à un prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI).

"Je suis convaincu que la présence industrielle de Volvo à Goteborg et en Belgique est assurée sur le long terme, a également dit Li Shufu.

Les syndicats de Volvo, qui avaient dénoncé l'arrivée de Geely en raison des incertitudes pesant, à leurs yeux, sur l'avenir du constructeur, ont exprimé ce dimanche leur soutien au projet de reprise présenté par le constructeur chinois.

Li Shufu a déjà dit par le passé la volonté du groupe de construire une usine à Pékin où seraient fabriqués 300.000 Volvo par an à destination du marché chinois.

L'accord signé avec Geely permettra à Ford, le deuxième constructeur américain et le seul à ne pas avoir eu recours à l'aide de l'Etat fédéral lors de la récession, d'alléger son bilan et de se concentrer ses efforts commerciaux sur la marque Ford.

En cédant Volvo, racheté 6,45 milliards de dollars en 1999, Ford vend ainsi la dernière marque du pôle haut de gamme qu'il avait voulu constituer et qui comprenait également Aston Martin, Jaguar et Land Rover.

Bureau de Stockholm, Benoit Van Overstraeten pour le service français