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Cinq ans d'Autolib' en 5 chiffres clés

Face au pic de pollution qui sévit en ce début décembre 2016, la ville de Paris a déjà décidé la gratuité du stationnement résidentiel, du Vélib et d'Autolib'.

Face au pic de pollution qui sévit en ce début décembre 2016, la ville de Paris a déjà décidé la gratuité du stationnement résidentiel, du Vélib et d'Autolib'. - Eric Piermont-AFP

Depuis décembre 2011, le service francilien d'autopartage de véhicules électriques a totalisé 18 millions de locations. Actif dans 100 villes, il compte 4.000 véhicules en libre service contre 250 au début. Bilan chiffré de 5 ans d'activité.

Autolib' pouvait-il rêver d'une meilleure campagne de promotion (bien involontaire!) pour fêter ses 5 ans? En plein pic de pollution à Paris et à la veille d'une journée de circulation alternée programmée le 6 décembre 2016, ses véhicules électriques seront exemptés de cette contrainte comme tous leurs homologues.

En 5 ans, les enjeux environnementaux et les contraintes imposées aux véhicules les plus polluants à Paris ont indéniablement joué en sa faveur. Autolib' a commencé à s'imposer comme un mode de déplacement alternatif et écologique dans la capitale et, de plus en plus, en banlieue. Retour sur la montée en puissance de ce service qui n'était pas gagnée d'avance. Ses premiers mois n'avaient pas été épargnés par les critiques sur le faible nombre des stations en banlieue parisienne, l'approvisionnement irrégulier en véhicules ou la propreté des voitures qui laissait à désirer.

  • 4.000 véhicules électriques en circulation. Lors de son démarrage le 5 décembre 2011, le service a débuté avec 250 véhicules, avant une montée en puissance progressive: 2.000 fin 2012, 2.900 fin 2014 et 4.000 actuellement. Équipés de batteries au lithium polymère, une technologie propre au groupe Bolloré, les véhicules urbains de quatre places ont peu changé en 5 ans. Il y a surtout eu l'ajout fin 2014 d'une version utilitaire au coffre de 900 litres, séparé par une grille des deux places avant. Les véhicules se couvrent aussi de publicité depuis quelques semaines, ce qui assure des recettes complémentaires.
  • 1.100 stations et 6.300 bornes de recharge. L'infrastructure de recharge a débuté avec 250 stations en décembre 2011. Le groupe Bolloré tablait sur 6.000 bornes de recharges à terme, un chiffre qui est légèrement dépassé à ce jour après être passé par un palier de 900 stations et 4.700 bornes de charge en décembre 2014. L'infrastructure de recharge inclut aussi environ 10% de bornes "tiers" sur lesquelles peut venir se brancher tout véhicule électrique et pas seulement les véhicules de Bolloré.
  • 320.000 abonnés en 5 ans. Ce nombre est celui des abonnés qui ont souscrit au moins une fois à un abonnement de 12 mois sur les 5 dernières années. Fin 2014, Autolib' revendiquait avoir été choisi par 70.000 abonnés réguliers. Le chiffre pour l'année 2016 avoisinerait 140.000 abonnements actifs, toutes formules confondues.
  • 100 villes couvertes. Si Autolib' était à son lancement en 2011 un service destiné aux Parisiens circulant dans la capitale intramuros, est vite apparue la nécessité d'étendre rapidement hors de Paris le réseau des stations. La proportion de stations en banlieue atteignait déjà les 41% sur un total de 870 à la fin 2014. Cette métropolisation d'Autolib' hors de la capitale a progressé d'année en année au fur et à mesure que les communes décidaient d'adhérer au service ce qui est le cas, à l'ouest de Paris, de pratiquement tout le département des Hauts-de-Seine.
  • 165 millions de kilomètres parcourus. C'est le nombre total de kilomètres qu'ont parcouru toutes les voitures Bolloré en libre-service en 5 ans. Il est à rapprocher des 18 millions de locations cumulées sur la même période et de la fréquence moyenne d'un véhicule Autolib' loué toutes les 5 secondes. Ces chiffres sont les meilleurs indices d'un décollage de l'usage de ces véhicules électriques en autopartage. Selon une étude CSA datant de décembre 2015, le service d'autopartage aurait même permis de retirer plus de 36.000 véhicules de la circulation en Ile-de-France.

Si le groupe Bolloré reste très discret sur la rentabilité économique du service Autolib' et sur le niveau des subventions publiques qu'il perçoit pour compenser le déficit d'exploitation, des évolutions sont d'ores et déjà envisagées. Il s'agit de favoriser l’intermodalité du service d'autopartage avec les autres modes de transport en commun et d’offrir davantage de services à ses abonnés (nouvelles fonctions de réservation, partenariats, etc...).

En attendant, Autolib’, outre Lyon et Bordeaux, a essaimé à Turin en Italie et aux États-Unis (dans la ville d'Indianapolis avec Blueindy). En 2017, le groupe ambitionne de se déployer à Londres avec Bluecity et d’implanter son service d’autopartage pour la première fois en Asie, à Singapour, avec BlueSG.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco