La City reste la terre d’accueil des banquiers millionnaires
Où se trouvent les banquiers qui gagnent le mieux leur vie? Réponse: à Londres, pour la très grande majorité. Lundi 15 juillet, l'EBA (European Banking Authority), le régulateur européen des banques, a publié des données de 2010 et 2011 portant sur les banquiers jouissant d'une "forte rémunération", c’est-à-dire plus d'un million d'euros par an, bonus compris.
Selon ces chiffres, en 2011, 2.436 banquiers travaillant au Royaume-Uni ont reçu des rémunérations supérieures ou égales à un million d'euros. Un chiffre écrasant, par rapport aux autres pays. La France (162 banquiers), l'Allemagne (170), l'Espagne (125) ou encore l'Italie (96) et les Pays-Bas (36) sont, en effet, largement distancés.
Le nombre de ces banquiers "millionnaires" s'est d'ailleurs effondré dans l'Hexagone, passant de 292 en 2010 à 162 en 2011. La France est le seul pays à avoir connu une chute aussi significative.
La banque d'investissement en première ligne
Sobrement, l'EBA estime que ces résultats montrent que le nombre de banquiers très bien payés est "limité dans la plupart des pays membres de l'Union européenne mais significatif dans certains état".
Evidemment, ces banquiers touchant une forte rémunération sont surtout concentrés dans la banque d'investissement. Tel est le cas de 1.809 des 2.436 banquiers de la City, soit 74%. En France cette proportion est de 62%.
Dans cette division de la banque, les bonus dépassent nettement la part fixe de la rémunération des banquiers. Pour donner un ordre d'idée, en moyenne, ces bonus représentaient 4,74 fois la part fixe en France, et 3,94 fois au Royaume-Uni, en 2011.
Des bonus en chute libre
Si ces chiffres paraissent impressionnants, ils sont en chute libre par rapport à l'année 2010 où le bonus s'élevait à 7,4 fois la part fixe de la rémunération des banquiers en France , et à 6,5 fois au Royaume-Uni. Ce qui illustre en fait la baisse drastique des bonus, qui ont été divisés par deux à la City comme à Paris.
Et la chute devrait encore s'accentuer les prochaines années. Au printemps dernier, les Européens se sont mis d'accord pour encadrer les bonus, et les limiter ainsi, au maximum, au double de la partie fixe du salaire.