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Clap de fin pour la centrale de Fessenheim, et ensuite?

La centrale de Fessenheim pourrait être la seule à fermer jusqu'en 2029.

La centrale de Fessenheim pourrait être la seule à fermer jusqu'en 2029. - ALAIN JOCARD AFP

Le décret d'arrêt du premier réacteur de la centrale nucléaire alsacienne a été signé ce mercredi par la ministre de l'Ecologie Elisabeth Borne. Le réacteur sera totalement arrêté samedi matin et suivra le second fin juin.

Le début de la fin pour Fessenheim. Suite à la signature du décret gouvernemental, EDF arrêtera progressivement son premier réacteur dans la nuit de vendredi à samedi. Le second sera stoppé fin juin.

Ensuite, pendant deux semaines, les ingénieurs de Fessenheim vont retirer une à une les barres d'uranium de la cuve du réacteur qui sera ensuite refroidie.

S'ouvrira alors une longue période d'attente de cinq ans au cours de laquelle EDF et l'autorité de sûreté nucléaire établiront les procédures pour démanteler la centrale.

Une gigantesque opération qui devrait donc commencer en 2025 et durer jusqu'en 2040. Un délai incompressible de quinze ans qui est déjà testé à la centrale de Chooz dans les Ardennes. Son démantèlement sera terminé dans deux ans.

Une reconversion qui fait débat

Pendant ce temps, EDF espère pouvoir reconvertir le site de Fessenheim en un "technocentre" à partir de 2030. Le groupe prévoit d'y construire une usine de nettoyage et de recyclage des déchets métalliques des futures centrales qui seront ensuite arrêtées pendant trente ans.

Pour autant, ce scénario ne semble pas convaincre Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique.

EDF travaille sur un technocentre de valorisation des métaux à Fessenheim" et "c'est un projet qui viserait un marché plus large que le simple démantèlement de Fessenheim", a-t-elle rappelé lors d'une audition de la commission du Développement durable et de celle des Affaires économiques à l'Assemblée nationale.

"J'ai eu des échanges avec mes homologues allemands (l'énergie et l'environnement ne sont pas portés par le même ministre en Allemagne). Je ne peux pas vous dire qu'il y ait des grands signes d'ouverture de la part de nos voisins sur l'utilisation d'un technocentre qui supposerait pour eux de déplacer des déchets nucléaires au-delà de la frontière", a-t-elle ajouté. 

"Et très franchement ça ne me paraît pas forcément une piste facilement concrétisable", a conclu la ministre. EDF va donc devoir revoir sa copie.

Olivier Chicheportiche avec Mathieu Pechberty