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Energie

Climat et hivers doux, meilleurs alliés des ménages pour économiser

Les hivers 2014 et 2015, plutôt doux, ont permis aux ménages d'économiser 5,3 milliards d'euros. (image d'illustration)

Les hivers 2014 et 2015, plutôt doux, ont permis aux ménages d'économiser 5,3 milliards d'euros. (image d'illustration) - Philippe Huguen - AFP

"Selon le cabinet Sia Partners, les derniers hivers particulièrement doux, combinés à une hausse globale des températures, ont fait économiser aux Français plusieurs milliards d’euros. Au détriment des fournisseurs d'énergie et de l’État."

Le réchauffement climatique, source d’économies? Menée par le cabinet Sia Partners, une étude publiée le 14 mars tend à montrer que les "effets bénéfiques" de ce phénomène ont permis aux foyers français d’économiser 5,3 milliards d’euros au cours des 26 derniers mois.

Utilisant des données accessibles en open data, des analystes ont observé que "depuis 2014, les conditions climatiques sont largement au-dessus des normales". Ainsi, en 2014, un écart de température de l’ordre de +0,5 degré Celsius a été enregistré. Quant à l’année 2015, celle-ci a été qualifiée "d’année la plus chaude de l’histoire moderne" (depuis 1880 et les premiers relevés de températures, ndlr) par l’Agence américaine océanique et atmosphérique.

Moins de chauffage, moins de production d'énergie

Les auteurs de cette étude constatent d’ailleurs que c’est au cours des périodes hivernales que la demande d’énergie en France a le plus fortement reculé. Ainsi, les besoins en gaz naturel et en électricité à des fins de chauffage ont diminué en moyenne de 12%. Dans le détail, Sia Partners note depuis début 2014 un déficit de consommation de l’ordre de 47 térawattheures de gaz naturel et de 20 TWh d’électricité. 

Plus d'un milliard d'euros de taxes non perçues par l'État

Sur la base de ces constatations, et en appliquant à ces déficits de consommation les tarifs réglementés propres à ces sources d'énergie, le cabinet estime que les fournisseurs d'énergie ont enregistré une perte de 5,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires depuis 2014, au bénéfice des ménages. L'institut s'est également penché sur l'impact de cette non-consommation sur les finances publiques.

Dans sa synthèse, celui-ci écrit que "l'État se voit impacté avec une diminution de collecte des différentes taxes liées à la facturation énergétique". Ainsi, sur l'ensemble de la période prise en compte, l'État aurait été privé de 1,5 milliard d'euros de ressources.

Antonin Moriscot