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Coca et Pepsi rattrapés par la "taxe Soda" à San Francisco

En Californie, San Francisco, Berkeley et Albany ont décidé de créer une taxe soda de 1 cent qui pourrait faire chuter les ventes de boissons de 20%.

En Californie, San Francisco, Berkeley et Albany ont décidé de créer une taxe soda de 1 cent qui pourrait faire chuter les ventes de boissons de 20%. - Justin Sullivan - Getty Images North America/AFP

Après Philadelphie et Chicago, c'est au tour de la Baie de San Francisco et de Boulder (Colorado) d'imposer une taxe sur les sodas. Résultat, les prix vont augmenter, ce qui risque d'entraîner une baisse de la consommation, estimée à 20%.

Pendant longtemps, et sur toute la planète, Coca-Cola a été le symbole du rêve américain. Désormais, avec son concurrent Pepsi, il incarne la malbouffe, l’obésité et les maladies liées à la consommation excessive de sucre, comme le diabète. De quoi donner envie à de nombreuses villes américaines de mettre en place des taxes pour dissuader de surconsommer ces boissons. 

Et, coup dur pour les fabricants de sodas, après Philadelphie et Chicago, c’est au tour des résidents de trois villes de la baie de Californie (San Francisco, Oakland et Albany) de voter pour les taxer à un taux d’un cent par once (3 ml). À Boulder, dans le Colorado, la taxe a été fixée à 2 cents par canette. 

Pour Coca et Pepsi, ces cents pourraient au final coûter très cher. Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université d’Harvard et révélée par Business Insider, les ventes pourraient chuter de 20% dans les villes californiennes concernées. Ce taux concorde à peu de choses près avec ce qu’il s’est passé à Berkeley (Californie) où la taxe soda -qui est appliquée depuis 2015- a fait baisser la consommation de 22% "dans les quartiers à faibles revenus".

Ce "cent" pèse 55 millions de dollars de frais de santé

Selon cette étude, cette baisse de consommation aura des effets directs sur la santé et, par conséquent, sur les dépenses. La région de San Francisco pourrait réduire ses frais de santé de près de 55 millions de dollars sur 10 ans. Quand à Boulder, qui a établi sa taxe à 2 cents, elle économisera 6,4 millions de dollars sur la même période.

Pour les fabricants de sodas, ces taxes sont comme "une gifle". Ils rappellent qu’eux aussi sont fortement investis dans la réduction de consommation de sucre. Mais pour Sandy Douglas, président de Coca-Cola Amérique du Nord, la méthode de la taxe n’est pas la bonne. "Nous pensons qu'il existe de meilleurs moyens pour réduire la consommation de sucre que d’augmenter les impôts". Pour Indra Nooyi, PDG de PepsiCo, "ces taxes ne servent qu’à équilibrer les budgets municipaux, mais n’ont rien à voir avec la santé publique".

En attendant, la consommation de sodas continue de baisser sur l’ensemble du territoire américain. La baisse a été de 0,9% en 2014, puis de 1,2% en 2015. Cette tendance pousse les grandes entreprises du secteur à diversifier leur offre. Et selon la présidente de PepsiCo, qui a annoncé en octobre dernier sa décision de réduire la part de sucre, mais aussi de gras et de sel dans ses boissons et ses snacks, les sodas ne représentent plus que 25% des ventes.

Pascal Samama