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Le cochon américain se laissera-t-il manger par les Chinois?

Photo d'un bas-relief représentant le porc de l'astrologie chinoise sur un temple de Beijing en Chine.

Photo d'un bas-relief représentant le porc de l'astrologie chinoise sur un temple de Beijing en Chine. - -

Smithfield, le premier groupe américain producteur de viande de porc, a reçu une offre alléchante du leader chinois du secteur. Reste à savoir si les Etats-Unis vont laisser leur géant devenir Chinois.

Grandes manœuvres mondiales dans le secteur de la viande de porc. Le numéro un chinois du secteur, le fonds d'investissement Shuanghui, a annoncé mercredi 29 mai son intention de racheter le numéro un américain, qui est aussi le numéro un mondial, pour 7,1 milliards de dollars.

Cela représente la plus grosse acquisition de tous les temps d'une entreprise américaine par une entreprise chinoise. La question est de savoir si les autorités américaines vont laisser faire.

Smithfield est le premier groupe américain producteur de viande de porc. Mais le numéro un de la saucisse et du hot dog affiche des performances décevantes depuis plusieurs mois. Et voilà que déboule un acheteur de rêve qui propose un prix d'achat de 31% supérieur au cours de l'action. Sauf que l'acheteur de rêve est chinois. Et que jamais un groupe américain de cette taille n'est passé sous contrôle chinois.

Un secteur sensible en termes de sécurité alimentaire

Les autorités américaines, en l'occurrence le Comité pour l'investissement étranger va-t-il laisser passer cela ? Ces dernières années, des acquisitions chinoises ont été remises en cause au nom de la sécurité nationale, notamment dans les domaines de l'énergie et des télécoms. Mais la saucisse et le hot dog sont-ils un enjeu de sécurité nationale ?

Selon les experts, le comité devrait donner son accord. Barack Obama doit rencontrer la semaine prochaine son nouvel homologue chinois sur fond de cyberattaques. Ce n'est pas le moment de déclencher la guerre du porc. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un secteur sensible en termes de sécurité agro-alimentaire: le porc chinois n'a pas bonne réputation. Mais le Congrès pourra toujours intervenir a posteriori…

Jean-Bernard Cadier correspondant à New York