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DSK a perdu plus de 600.000 euros dans LSK  

Dominique Strauss-Kahn a investi plus de 600.000 euros dans le fonds LSK&Partners

Dominique Strauss-Kahn a investi plus de 600.000 euros dans le fonds LSK&Partners - Archives AFP

L’ancien patron du FMI a investi au total plus de 600.000 euros dans le fonds LSK, en difficultés financières. Mais plusieurs établissements bancaires et de nombreux particuliers sont également exposés.

"J'ai probablement perdu mon investissement et n'ai jamais perçu aucune rémunération. A mon échelle, c'est beaucoup d'argent". Evasif, Dominique Strauss-Kahn a livré au Parisien, jeudi 30 octobre, son impression après la révélation des difficultés financières du fonds LSK & Partners, dont il était administrateur.

A l’heure actuelle, il semble difficile d’évaluer la somme perdue par DSK. Mais si l’ancien patron de Bercy a réellement perdu son investissement, la facture se monte à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Les documents déposés au greffe luxembourgeois montrent en effet que le dirigeant a investi à trois reprises dans le fonds, par l’intermédiaire de sa société Panasse International Sarlau, basée au Maroc. Le 23 octobre 2013, juste après l’arrivée de DSK en tant qu’administrateur, 103.000 euros ont ainsi été apportés au capital. Puis, en mars 2014, un nouveau versement de 147.000 euros a eu lieu. Enfin, en août dernier, ce sont 374.960 euros qui ont été investis dans le fonds LSK & Partners. Au total, l’apport de l’ex-patron du FMI s’élève à 624.960 euros.

Les banques ont investi en masse

L’homme d’affaires n’est toutefois pas le seul à être exposé financièrement. Peu avant son arrivée à la tête du fonds, plusieurs banques y ont investi leurs deniers. C’est le cas d’UBS Luxembourg, à hauteur de 1,395 million d’euros, mais aussi de la banque suisse Gonet et Cie (1,6 million), d’Euroclear Bank (450.000 euros), du suisse Pictet &Cie (510.000 euros), et du suisse EFG Private Bank (330.000 euros). D’autres établissements ont également investi pour des montants plus modestes, comme Crédit Suisse (19.200 euros), la banque suisse J. Safra Sarazin (50.000 euros) et la Banque de Luxembourg (5.000 euros).

Un fonds français et des particuliers exposés

D’autres entreprises pourraient également faire les frais des difficultés financières de LSK. La société chypriote Roxannia Entreprises Co. Ltd, appartenant au Français Jean-François Ott (fondateur d'Orco), a ainsi investi 500.000 euros dans LSK. On dénombre aussi une vingtaine de particuliers et de fonds ayant participé à l’aventure.

La dernière répartition du capital disponible date de fin 2012. A cette date, Thierry Leyne détenait 41,52% du capital; Philippe Hervé 2,4%; Youri Borissov 2,32%; et Céline Moulineau 0,73%. Mais c'était avant les importantes levées de fonds de 2013 et 2014.

A noter que LSK avait en outre contracté d'importants crédits bancaires (8,7 millions d'euros à fin 2012), auprès notamment de la Banque du Luxembourg (2,6 millions d'euros à fin 2012), l'Israël Discount Bank et du Crédit Agricole Centre Loire (qui avait prêté 2 millions d'euros en 2010). Ce dernier a totalement été remboursé début 2013, mais pour cela, avait dû mettre en demeure LSK...

Pour rappel, Assya Asset Management, filiale de LSK, a été placée en sursis de paiement par la justice luxembourgeoise. Cette procédure est utilisée notamment en cas "d’impasse de liquidité" ou lorsque le crédit de l’établissement concerné est "ébranlé".

Ils ont aussi investi dans LSK

D'autres entreprises -parfois exotiques- ont également participé à "l'aventure LSK", notamment la société française Planetude SARL ou des fonds communs de placement français gérés par la SPGP (Société privée de Gestion de Patrimoine). Mais aussi trois sociétés immatriculées aux Seychelles, Hillstone Corporation, Panto Holding S.A. et Marisol Maritime S.A. Et une autre société immatriculée dans les îles Vierges britanniques: Corrodi Finance Corp.

Yann Duvert