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Combien gagnent les 10 banquiers les mieux payés d'Europe?

Le patron de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé était le deuxième dirigeant de banque le mieux payé d'Europe en 2016.

Le patron de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé était le deuxième dirigeant de banque le mieux payé d'Europe en 2016. - Eric Piermont / AFP FILES / AFP

Le superviseur de la BCE compte passer en revue les systèmes de rémunération des grandes banques de la zone euro. Il s'inquiète que les banquiers prennent des risques inconsidérés seulement pour gagner plus. L'occasion de faire un tour d'horizon des rémunérations des plus grands établissements européens.

Faut-il encadrer plus durement le mode de rémunération des banquiers? C'est en tout cas ce que pense la Banque centrale européenne (BCE). "Nous allons examiner de près les systèmes de rémunération", a prévenu la semaine dernière la Française Danièle Nouy, qui préside le superviseur unique des grandes banques de la zone euro au sein de la BCE.

Près de dix ans après la crise financière, les dirigeants des plus grandes banques d'Europe affichent des salaires toujours plus hauts. Deuxième dans le classement, le patron de BNP Paribas a gagné 9,4 millions d'euros en 2016, près du double de l'année précédente, selon les dernières données compilées par le cabinet AlphaValue. Tout comme le patron de la Deutsche Bank, John Cryan, qui a touché 3,8 millions d'euros. 

Encourager une "gestion saine et prudente des banques"

Ce dernier pourrait gagner encore plus en 2017. La Deutsche Bank vient d'attribuer à ses effectifs une enveloppe de primes de près de 2,2 milliards d'euros, le quadruple de l'année précédente, et ce malgré une nouvelle année de perte nette, se chiffrant à 751 millions d'euros.

La banque avait été priée par le régulateur allemand de baisser le nombre de "preneurs de risques" dans ses rangs. Ce qu'elle a fait. Mais elle a choisi en contrepartie d'augmenter les rémunérations variables pour continuer d'attirer des talents.

Reste que pour Danièle Nouy, il est nécessaire de s'assurer que les politiques de rémunérations incitent à "une gestion saine et prudente des banques" et non à des prises de risques inconsidérées.

Les bonus sont plafonnés depuis 2015

L'objectif des autorités est de s'assurer que les régimes de rémunération en place sont "conformes aux normes européennes définies par l'Autorité bancaire européenne (ABE)", a-t-elle précisé. Depuis 2015, la part variable du salaire des banquiers, autrement dit leur bonus, ne peut excéder le montant de la part fixe. 

Problème, les grandes banques contournent la législation. Par exemple, Citigroup avait annoncé dès 2014 à ses salariés concernés par le plafonnement des bonus, qu'ils percevront des indemnités supplémentaires pour compenser.

J.-C.C. avec AFP