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Comme un pied de nez à Boeing, Airbus annonce une augmentation de sa production aux Etats-Unis

Airbus devient le premier constructeur aéronautique mondial.

Airbus devient le premier constructeur aéronautique mondial. - Wiki commons

Le constructeur européen va faire passer à 7 le nombre d'A320 produits par mois dans son usine de Mobile aux Etats-Unis. Une décision qui vise surtout à contrer les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump.

Alors que Boeing s'enfonce dans la crise avec l'arrêt de la production du 787 MAX cloué au sol et la démission de son directeur général, Airbus bombe le torse et vient chatouiller son concurrent sur son propre terrain.

L'avionneur européen annonce en effet sa volonté de faire passer de cinq à sept avions sa production mensuelle d'appareils de la famille A320 fabriqués dans son usine américaine de Mobile, dans le sud des Etats-Unis.

Cette décision s'inscrit dans le cadre de la montée en cadence de la production à 63 monocouloirs par mois de la famille A320 (A319, A320 et A321) d'ici 2021 afin de profiter de l'attractivité de ces appareils et accessoirement du marasme dans lequel se débat son concurrent.

Reste que cette décision relève aussi de la décision des Etats-Unis d'imposer en octobre des taxes punitives à l'encontre de l'Union européenne, notamment pour les avions construits en Europe destinés aux compagnies américaines. En effet, les appareils construits dans des usines américaines et livrés aux compagnies américaines sont pour l'heure exemptés des 10% des droits de douane.

Année record pour Airbus

En termes de livraisons d'avions, Boeing était en tête depuis 2011 mais Airbus lui a volé la vedette, avec 863 appareils livrés en 2019 (+8%). Un record jamais atteint par un constructeur. Et le carnet de commande d'Airbus est bien rempli pour les années à venir. En octobre dernier a été confirmée la commande record de 300 avions par la compagnie aérienne indienne low-cost IndiGo. Airbus prévoit d'ailleurs de développer une nouvelle ligne d'assemblage à Toulouse pour répondre aux commandes d'A321neo, le plus gros avion de la famille A320.

Des résultats excellents qui sont en partie liés à la crise du Boeing 737 MAX. Mais pour autant, les difficultés de l'américain pourraient à terme pénaliser l'européen.

"Nous sommes dans une industrie de croissance, largement duopolistique" explique Christian Scherer, dans des propos relayés par La Tribune. "Par conséquent, lorsque l'un des deux acteurs ne joue pas son rôle, c'est extrêmement disruptif pour l'ensemble de l'industrie, en particulier pour les clients de Boeing. Le carnet de commandes de la famille A320 est très fourni. Si des clients du 737 MAX nous appellent, nous ne pourrons malheureusement pas faire grand-chose pour eux à court terme." En clair, impossible de satisfaire rapidement les déçus et donc pas d'effet d'opportunisme dans cette crise.

Pire, la perception négative du public à l’égard du 737 MAX a terni toute l’industrie aéronautique. Au point que le directeur commercial d'Airbus espère que Beoing "prenne" ses responsabilités pour sortir de cette crise.

OC avec AFP