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Comment Accorhotels cultive ses propres fruits et légumes sur ses toits

Sur le toit de l'hôtel, un système développé par Agripolis comprend 216 colonnes en PVC suspendues à une structure en bambou.

Sur le toit de l'hôtel, un système développé par Agripolis comprend 216 colonnes en PVC suspendues à une structure en bambou. - Accorhotels.

Le groupe hôtelier a récolté ses premiers fruits et légumes cultivés sur le toit d'un de ses établissements en pleine ville. Une start-up a développé cette agriculture urbaine hors-sol pour les besoins de cet hôtel et de son quartier.

Des légumes servis aux clients d'un hôtel sur le toit duquel ils ont poussé? C'est le pari d'un circuit d'approvisionnement très court sur lequel a misé Accorhotels pour l'un de ses établissements situé en pleine ville à Boulogne-Billancourt (100.000 habitants) dans les Hauts-de-Seine.

Alors que plusieurs toits de Paris accueillent déjà des ruches, cet hôtel accueille sur son toit une ferme urbaine verticale sur plus de 350 mètres carrés de surface. Légumes, fruits rouges, salades et plantes aromatiques y ont été récoltés lors de cette première saison test (qui s'achève en octobre) pour cette agriculture urbaine d'un nouveau genre.

25% de la production part dans les cuisines de l'hôtel

Des produits de saison ainsi que des variétés rares de fraises ou de tomates anciennes par exemple, sont sélectionnés en priorité, selon la chaîne d'hôtels. Selon Caroline Ebran, responsable des projets développement durable chez AccorInvest, l'objectif est de disposer de 1000 potagers à l'horizon 2020. Cette filiale gère le patrimoine immobilier du groupe hôtelier.

Sur l'hôtel de Boulogne-Billancourt, en moyenne, un quart de la production est utilisé par le restaurant de l'établissement. Le reste est commercialisé à travers la vente de paniers aux habitants du quartier.

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- © Le système d'Agripolis comprend 216 colonnes en PVC suspendues à une structure en bambou. Il peut être déployé sur des toits plats ordinaires.

Cette ferme urbaine a été installée et elle est exploitée par Agripolis, start-up spécialisée dans l’agriculture urbaine en "aéroponie", c'est-à-dire en culture hors-sol (sans disposer de champ agricole).

Son système repose sur 216 colonnes de plastique blanc suspendues verticalement à une vaste structure porteuse en bambou. Ces colonnes comportent des kyrielles de petits pots (cf photo ci-dessus) dans lesquels poussent les plants, alimentés en eau et en nutriments en circuit fermé. Cet ensemble peut être déployé sur des toits plats de faible portance (90 Kg/m2).

La culture hors-sol retenue consomme 10 fois moins d'eau

Agripolis évite de recourir aux engrais chimiques et aux pesticides. Ce mode de culture hors-sol permettrait d’utiliser 10 fois moins d’eau qu’en agriculture conventionnelle, selon cette jeune société.

De son côté, AccorInvest a testé en 2017 différentes techniques au sein de quelques hôtels en Ile-de-France pour soutenir l’agriculture urbaine. C'est le cas à l’Ibis Styles Paris Bercy qui dispose d'une terrasse potagère de 1000 m2. L'établissement Novotel Suites de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) organise des animations pédagogiques avec les élèves de l’école primaire voisine autour de son potager.

Frédéric Bergé