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Comment cette PME aixoise a séduit les garde-frontières avec son terminal mobile

Basée à Aix-en-Provence, Coppernic a vendu son terminal de contrôle d'identité (avec identification biométrique) à plusieurs polices et corps de garde-frontière à l'étranger dont les garde-côtes américains. Mais elle n'a pas séduit les forces de l'ordre en France.

Nul n'est prophète en son pays! La maxime s'applique (à son corps défendant!) à Coppernic. Depuis que cette PME aixoise a lancé en 2016 son terminal mobile de contrôle d'identité avec identification biométrique, elle a séduit des forces de l'ordre ou de contrôle des frontières à l'étranger mais pas en France où elle est pourtant membre du réseau Bpifrance Excellence.

"Nous vendons ce terminal en direct mais souvent à travers des intégrateurs dans le cadre de ces projets gouvernementaux auxquels nous apportons la brique mobile" explique Jacky Lecuivre, fondateur et PDG de Coppernic. Son terminal (le "C-One e-ID") a été retenu dans le cadre du projet européen ABC 4EU de contrôle automatisé des identités aux frontières de l'UE, effectué au Portugal, Espagne, Roumanie et République Tchèque, notamment.

Un lot de 250 terminaux pour les garde-côtes américains

La PME a surtout réussi une première percée aux États-Unis. Son terminal de police vient d'être retenu par les garde-côtes américains, contre ses deux grands concurrents locaux, Crossmatch et Credence ID. "Un premier lot de 250 terminaux nous a été commandés fin avril 2018. C'est un beau clin d'oeil en pleine tension commerciale entre les États-Unis et l'Europe" a commenté Jacky Lecuivre sur l'antenne de BFMBusiness.

Le succès commercial de son appareil, de la taille d'un gros smartphone, vient du fait qu'il est un concentré de technologies: lecteur de puces sans contact et scanner de code barres pour contrôler l'authenticité des documents d'identité. Il dispose en plus de l'identification biométrique. Son capteur photo HD est associé à un algorithme de reconnaissance faciale et un capteur d'empreintes digitales les confrontent à celles stockées dans les fichiers de police. Il fonctionne soit en local en embarquant un fichier de personnes recherchées ou fichées ou en se connectant en 3G ou 4G pour interroger à distance des fichiers centraux.

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- © Coppernic fournit le terminal de police du projet européen ABC 4EU, pour le contrôle automatisé des identités aux frontières de l'UE.

Ce terminal est aussi utilisé en Afrique (Ouganda, Afrique du Sud et Bostwana) ainsi qu'en Amérique du Sud (Colombie, Argentine) pour des fonctions similaires de contrôle d'identité aux frontières ou de police intérieur.

Mais Coppernic a d'autres cordes à son arc. Elle vend aussi un smartphone 4G (sous Android), le "C-Five". Durci et résistant, il se destine aux personnels "de terrain" pour qu'ils exécutent leurs tâches de contrôle ou d'inspection de biens ou de personnes. Ce mobile a décroché une certification lui permettant d'être utilisé en environnement industriel explosif (usine chimique, raffinerie).

Une solution de contrôle du stationnement pour les villes

La PME aixoise intervient aussi comme un intégrateur de solutions pour des missions de contrôle à partir de mobiles. Elle fournit CopperPark, une solution complète (intégrant ses terminaux en plus de logiciels et matériels externes comme des caméras) pour le contrôle mobile et connecté du stationnement en voirie, dont les modalités ont été changées au 1er janvier 2018 par la loi Maptam (modernisation de l'action publique et affirmation des métropoles).

La prochaine étape stratégique pour la PME sera la finalisation d'une levée de fonds auprès d'investisseurs. Aidée par Chausson Finance, elle veut réunir de 5 à 7 millions d'euros. En 2017, Coppernic a engrangé 11 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 1 million de résultat avec 35 salariés.

Frédéric Bergé