BFM Business
Culture loisirs

Le meilleur moyen de réduire le téléchargement illégal de films

La fiche d'un film sur Allociné indique désormais quels sites le proposent en VoD et à quel prix

La fiche d'un film sur Allociné indique désormais quels sites le proposent en VoD et à quel prix - Allociné

Piur lutter contre le piratage, les pouvoirs publics lancent une base de données de tous les films disponibles légalement en vidéo-à-la-demande.

Pour lutter contre le piratage des films sur internet, le gouvernement privilégie la pédagogie. Le principe est de manier la carotte plutôt que le bâton, qui n'a pas vraiment fait la preuve de son efficacité dans la lutte contre le téléchargement illégal. L'idée n'est donc pas de sanctionner davantage les internautes, mais de rendre plus accessible l'offre légale déjà existante, grâce un nouveau moteur de recherche universel qui va référencer tous les films disponibles.

Où trouver un film?

Le ministère de la Culture a fait le constat que l'offre de vidéo-à-la-demande (VoD) légale est moins accessible que les sites de piratage. C'est souvent faute de trouver un film que les Français succombent aux sirènes du téléchargement.

Pour donner un coup de booster aux sites légaux, le gouvernement a donc créé une base de données qui référence toutes les oeuvres disponibles: 10.000 films sur 12 sites de vidéo à la demande, comme CanalPlay, Orange, Vidéofutur ou Wuaki (filiale du japonais Rakuten). Les séries seront intégrées dans un deuxième temps.

Netflix et iTunes restent à la porte

Et pour créer un effet de masse, le ministère de la Culture s'est associé aux sites les plus populaires dans le domaine du cinéma: Allociné, Première, Télérama, et d'autres qui intègrent la base de données sur leurs pages. Autrement dit, la fiche d'un film sur ces sites précise désormais s'il est disponible en vidéo-à-la-demande, à quels prix, et chez quels sites. Parallèlement à cela, la base de données est accessible directement sur le site du CNC (Centre national du cinéma). Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, parle même d'un "tournant" dans la bataille contre le téléchargement illégal.

Un bémol: Netflix et iTunes ont été exclus du service au motif qu'ils ne respectent pas la réglementation française qui impose un quota d'investissements dans la création tricolore.

Les sites subventionnés ferment

Dans le passé, les pouvoirs publics avait adopté une approche différente, en tentant de développer de nouveaux sites référençant l'offre légale. Ainsi, le CNC avait accordé en 2010 des subventions à Vodkaster, Voirunfilm.com et Allociné (pour son service Cinestore). Parallèlement, l'Hadopi a lancé un site baptisé offrelegale.fr. Mais l'audience de tous ces sites est restée confidentielle. Voirunfilm.com et Cinestore ont même fermé. En offrant l'information aux sites les plus visités par les amateurs de cinéma, l'Etat espère changer un peu la donne.

Simon Tenenbaum et Jamal Henni