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Vie de bureau

Comment dire à son voisin de bureau qu'on ne peut plus le sentir

Encens, bougies parfumées, parfum d'ambiance ne servent à rien. Si votre collègue sent mauvais, il faut lui dire.

Encens, bougies parfumées, parfum d'ambiance ne servent à rien. Si votre collègue sent mauvais, il faut lui dire. - Olivier Laffargue - BFMTV

Pas besoin de lever la tête pour savoir qu'un collègue malodorant est dans les parages. Son effluve vous l'indique… et vous indispose. Voici comment trouver les mots pour vous mettre à l'abri de cette agression olfactive.

En entreprise, les espaces alloués à chaque salarié tendent à se réduire. Une promiscuité qui peut exacerber les défauts des uns et des autres… Mais s'il est facile de mettre un casque parce que son voisin parle trop fort, il est plus compliqué de gérer l'écoeurant fumet qui accompagne vos collègues de bureau à l'hygiène douteuse ou aux vêtements trop abondamment aspergés de parfum.

Jusqu'à présent tout le service s'est contenté d'en rire dans son dos et de grimacer quand il s'approche. En son absence, chacun élabore un scénario pour qu'il prenne conscience de la situation. Faut-il envisager de mettre sur son bureau un déodorant? Asperger l'open space d'huiles essentielles ? Ou crier à la cantonade: "d'où vient cette odeur d'écurie?". Surtout rien de tout cela.

Aborder les choses simplement

La seule manière de procéder est d'en parler à la personne concernée... en y mettant les formes. Mais à qui va revenir cette mission des plus sensibles? "C'est la personne qui se sent la plus incommodée qui va devoir prendre le problème à bras le corps", conseille Sylvaine Pascual, fondatrice d'Ithaque Coaching, un cabinet spécialisé dans le plaisir au travail. "On se fait un monde des relations professionnelles, mais il faut aborder les choses le plus simplement possible", ajoute-t-elle.

La démarche sera toutefois plus ou moins facile selon la nature de l'odeur gênante. Si c'est une personne qui s'asperge d'un parfum entêtant, il suffira de lui dire que l'on est dérangé par les effluves. Cette remarque passera très bien car elle ne portera pas atteinte à l'intégrité de la personne.

L'hygiène n'est pas toujours en cause

En revanche, s'il s'agit d'évoquer des odeurs corporelles, il faudra redoubler de gentillesse et de prévenance. Et surtout, ne pas se porter en juge. "Il ne faut pas penser que si la personne sent mauvais, c'est forcément un problème d'hygiène et qu'elle est sale", insiste Sylvaine Pascual.

La personne peut par exemple avoir des problèmes dentaires et digestifs qui provoquent cette mauvaise haleine, ou des dérèglements hormonaux qui la font excessivement transpirer. Il faut donc avancer prudemment et demander à parler en tête-à-tête avec la personne visée.

Les phrases accusatoires comme "tu sens mauvais", "tu sens fort", tout comme l'attitude paternaliste qui consiste à dire "tu pourrais te laver" sont naturellement à proscrire. On peut entamer la conversation en douceur avec les formules suivantes: "j'ai quelque chose de délicat à te dire", "je trouve ça difficile d'en parler, je ne voudrais pas te vexer" et ensuite continuer en disant que l'on a remarqué qu'elle avait une odeur forte.

Trouver des solutions

Si ce collègue a effectivement des problèmes de santé et lutte au quotidien pour en limiter les effets secondaires, il sera soulagé d'avoir l'opportunité de pouvoir s'en ouvrir auprès de quelqu'un. Cette conversation peut aussi être l'occasion de sensibiliser un collègue sur un souci qu'il ignorait. Ce peut être le cas d'un collègue qui sent le chien mouillé parce qu'il habite dans un logement humide où même son linge a des difficultés à sécher. Ou bien une autre qui sent la transpiration parce qu'elle se rend au travail à vélo.

Dans tous les cas, cette conversation doit permettre de donner quelques conseils, comme d'amener des vêtements de rechange et de quoi se rafraîchir. Des lingettes par exemple. Mais il faut aussi d'envisager des solutions plus radicales. Peut-être ignorez-vous et votre collègue aussi qu'une salle de douche a été installée dans la société. "Il y a peu de monde qui se montre réfractaire à l'amélioration des choses" fait observer la coach. Et si jamais on tombe sur un collègue qui veut rester dans son jus, il est alors temps de s'en référer à la hiérarchie. 

Coralie Cathelinais