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Comment Etihad veut transformer Alitalia en compagnie rentable

A gauche, James Hogan, le patron d'Etihad qui est également vice-président d'Alitalia. A droite, le président de la compagnie, Luca Cordero di Montezemolo.

A gauche, James Hogan, le patron d'Etihad qui est également vice-président d'Alitalia. A droite, le président de la compagnie, Luca Cordero di Montezemolo. - ANDREAS SOLARO / AFP

Le principal actionnaire d'Alitalia a dévoilé, ce mardi 20 janvier, le plan stratégique qui doit lui permettre de sortir la compagnie italienne de l'ornière.

En 2017, Alitalia ne perdra plus d’argent. C’est le pari des nouveaux "pilotes" de la compagnie italienne. Un pari ambitieux. En 2014, ses pertes devraient avoisiner le demi-milliard d’euros, soit à peine moins qu’en 2013 où elles s’élevaient à 569 millions.

Pour parvenir à ce que certains Italiens considéreront sans doute comme un miracle, son nouveau patron, Luca di Montezemolo - l'ex-président de Ferrari- et son principal actionnaire, Etihad, ont établi un plan audacieux. Objectif : faire coopérer le plus possible Alitalia avec la compagnie allemande Air Berlin qu’Etihad a pris sous son aile.

Alimenter le hub d'Air Berlin

Ce mardi, James Hogan, le patron de la compagnie d’Abu Dhabi, désormais vice-président d’Alitalia a annoncé l’instauration d’un " partenariat majeur" avec la deuxième compagnie aérienne allemande et sa filiale autrichienne, Niki. On en saura pas plus pour le moment, si ce n’est que la compagnie italienne va proposer des vols depuis Rome vers Berlin et Düsseldorf, les deux plateformes de correspondance d’Air Berlin.

De quoi donc alimenter les avions de la deuxième compagnie allemande, qui peine à sortir du rouge. Alitalia va d’ailleurs aussi lui céder une partie de sa flotte moyen-courrier. Selon le communiqué officiel, 14 Airbus A320 sont en cours de transfert.

Acheter des gros porteurs

Les dirigeants de la compagnie annoncent dans le même temps qu’ils examinent "des options avec Etihad Airways pour acquérir des appareils gros porteurs supplémentaires". Il s’agit de profiter de la capacité de négociation avec Airbus et Boeing de la troisième compagnie du Golfe derrière Emirates et Qatar Airways.

Ces acquisitions sont nécessaires. Alitalia va en effet proposer aux Italiens de se rendre en direct depuis Rome à San Francisco, Mexico, Santiago (Chili), Pékin et Séoul. Tout en augmentant ses vols sur les "routes" qu’elle dessert déjà (New York, Chicago, Rio de Janeiro, Abu Dhabi et Shanghai depuis Milan). Alitalia va également proposer des vols entre Venise et le hub d'Etihad. De quoi séduire les touristes asiatiques et australiens qui rêvent de séjourner dans la deuxième ville la plus visitée d'Italie.

Au final, le développement du réseau intercontinental d'Alitalia doit lui permettre de faire croître de 40% son trafic passagers d'ici à 2018. Pas sûr que cette stratégie ambitieuse soit totalement du goût d’Air France, partenaire historique et, jadis, actionnaire d’Alitalia.

Pierre Kupferman