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Comment Free compte séduire les entreprises avec la 5G

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- - AFP

L’opérateur annonce un accord stratégique avec l’équipementier européen Nokia et souhaite répondre aux besoins des entreprises.

Free se met en ordre de marche pour la 5G. L’opérateur de Xavier Niel annonce par voie de communiqué avoir passé un accord stratégique avec Nokia (qui englobe Alcatel-Lucent) afin de réaliser ses déploiements d’équipements en France mais aussi en Italie où il est présent.

"En retenant Nokia, le groupe fait le choix de la technologie européenne et de l’indépendance stratégique", peut-on lire. Traduction, l’opérateur écarte le chinois Huawei, leader des équipements 5G (notamment choisi par SFR) mais placé sur une liste noire aux Etats-Unis, le pays estimant que cet acteur espionne pour Pékin.

"Le groupe se prépare au déploiement de la 5G qui débutera en 2020. (…) Avec les bandes de fréquences adéquates, la 5G permettra à Iliad de connecter davantage d’abonnés, d’accompagner la très grande croissance des usages, et de répondre aux besoins des entreprises dans le cadre du lancement prochain de son activité B2B en France".

Free a en effet de grandes ambitions pour le marché professionnel encore ultra-dominé par Orange. Il a ainsi racheté Jaguar Network, opérateur télécoms et cloud professionnel. Car une chose est sûre, à l’image du cloud ou de la fibre optique, la 5G sera bel et bien un levier important pour la transformation numérique des entreprises. Tout comme un élément de différenciation concurrentielle.

C’est surtout l’industrie qui devrait profiter de la 5G, dans les domaines de la logistique, de la supply-chain, de la gestion de flottes, de la vidéo-surveillance, des relevés en temps réel.

5G: 85 milliards de revenus en France?

12,3 trillions de dollars (soit 12.300 milliards de dollars) et 22 millions de nouveaux emplois créés, tel serait l’apport de la 5G à l'économie mondiale en 2035 selon une étude d’IHS Markit. La France devrait accaparer 85 milliards de revenus et près de 400.000 emplois de cette manne même si ces prévisions sont à prendre avec des pincettes.

Mais avant d'obtenir sa part du gâteau, Free devra d’abord obtenir des fréquences. Rappelons que l’Arcep, le régulateur des télécoms, a dévoilé le cahier des charges pour l’attribution de ces fréquences 5G en fin d'année via un original double dispositif censé éviter une flambée des enchères comme en Allemagne.

La nouveauté : quatre blocs identiques de 40, 50 ou 60 mégahertz seront proposés à un prix fixe, encore inconnu mais censé être abordable, afin de permettre à tous les acteurs de repartir avec un peu de spectre. Ces blocs seront associés à des "engagements optionnels".

Améliorer la couverture à l’intérieur des bâtiments

Les détenteurs des précieux sésames devront ainsi par exemple faire en sorte que les "verticales" puissent accéder simplement et rapidement à la 5G en répondant à des "demandes raisonnables". Il s’agira également d’améliorer la couverture à l’intérieur des bâtiments ou encore de proposer des box fixes sur le réseau mobile 5G.

Ensuite, on retrouvera le dispositif classique des enchères sur des blocs de 10 Mhz avec un prix de réserve qui n’a pas encore été fixé. Mais afin d’éviter des déséquilibres entre les acteurs, un opérateur ne pourra pas s’offrir plus de 100 Mhz sur un total de 310 Mhz mis en jeu. Les fréquences seront attribuées pour 15 ans.

Au total, Bercy a assuré que le montant demandé par l'Etat "devrait être plus proche de 1,5 milliard d'euros que de 3 milliards d'euros". L'idée est de laisser de la marge pour assurer une couverture rapide, les délais seront d'ailleurs au coeur des conditions d'attribution.

Olivier CHICHEPORTICHE