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Comment l'Arcep vérifie que le réseau de Free couvre 75% de la population 

Les terminaux utilisés pour les mesures effectuées par l’Arcep sont bloqués sur le réseau de Free.

Les terminaux utilisés pour les mesures effectuées par l’Arcep sont bloqués sur le réseau de Free. - Gérard Julien - AFP

Le régulateur confie à une société tierce la campagne de mesures sur le terrain pour vérifier les obligations de couverture mobile de Free : 40.000 mesures seront réalisées. Cette campagne de tests prendre fin vers la mi-février.

Pour vérifier les obligations de tout opérateur mobile relatives à la couverture géographique de son réseau, le régulateur des télécoms n'a d'autres solutions que de procéder à sa propre enquête de terrain.

En l'occurrence, pour contrôler si Free Mobile respecte bien son obligation de couvrir 75% de la population à la date du 12 janvier 2015 avec son réseau 3G, l'Arcep va procéder pendant plusieurs semaines à des mesures effectuées en différents points du territoire national. Cette campagne de tests prendra fin vers la mi-février.

A l'issue de ces vérifications, l'Arcep sera en mesure d'apprécier le respect par Free Mobile de son obligation. A priori, même si cet examen ne sera pas une formalité, l'opérateur devrait passer l'épreuve avec succès.

En effet, dès décembre 2014, le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, avait estimé que, "selon les informations disponibles, Free devrait être à même de remplir son obligation de couverture de 75% de la population indépendamment de l'itinérance avec Orange."

Distinguer le réseau 3G de Free, indépendamment de son accord avec Orange

En fait, le travail du régulateur consiste à valider les cartes de couverture de son réseau 3G que lui fournit l'opérateur. Autrement dit, il lui faut vérifier qu'un smartphone muni d'une carte SIM Free se connecte effectivement au réseau de l'opérateur, là où il prétend être disponible.

L'Arcep assure que la méthodologie est toujours la même. "Elle consiste à passer des appels téléphoniques à l'extérieur des bâtiments dans la zone déclarée couverte par l'opérateur et de vérifier que les appels passent bien. Afin de ne pas se connecter au réseau d'orange, les terminaux utilisés sont bloqués sur le réseau de Free".

En effet, l'enjeu de cet examen consiste à valider la couverture effective du réseau 3G déployé en propre par l'opérateur indépendamment du réseau d'Orange avec lequel Free a, par ailleurs, un accord d'itinérance 3G pour utiliser ses antennes-relais.

40.000 mesures seront pratiquées sur tout le territoire

La campagne comportera plus de plus de 40.00 mesures sur tout le territoire, d'où le délai de plusieurs semaines. En raison de la technicité et de l'étendue géographique du travail à accomplir, l'Arcep ne réalise pas ces mesures elle-même.

Le régulateur recourt à quelques prestataires indépendants spécialisés dans cette tâche et reconnus pour leur compétence dans ce domaine, qu'il n'a toutefois pas voulu nommer. Ces sociétés ont la capacité d'envoyer en tout point du territoire des testeurs dotés de smartphones équipés de cartes SIM Free et qui lancent des appels.

Une portion de territoire est considérée comme couverte par un réseau mobile, selon la définition de la couverture fixée par l’Arcep en cohérence avec les pratiques internationales, lorsqu’il est possible de passer un appel téléphonique et de le maintenir durant une minute, à l'extérieur des bâtiments et en usage piéton (en position statique). Aucune mesure n'est donc effectuée à l'intérieur de bâtiment.

De même, s'agit-il uniquement de mesures vérifiant l'accès au réseau voix, nous a t-on confirmé à l'Arcep, alors que les réseaux 3G servent aussi et surtout à des usages liés au transport de données.

C'est pourquoi il peut exister une différence de perception entre la couverture annoncée et ce que ressent l'utilisateur avec son mobile, prévient d'emblée le régulateur.

Frédéric Berger