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Comment la filière hippique se prépare à remonter en selle

Sur BFM Business, Cyril Linette, directeur général du PMU, explique attendre de pied ferme la reprise des courses hippiques en France prévue le 11 mai.

Depuis le 17 mars, la filière hippique est à l'arrêt. Mais elle pourrait bien être l'un des premiers sports à entrevoir la lumière au bout de la piste. Dans un communiqué, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, ainsi que le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, ont indiqué que les courses hippiques pourraient vraisemblablement reprendre le lundi 11 mai, jour du déconfinement. De quoi rassurer des acteurs comme le PMU, spécialisé dans les paris hippiques.

Sur BFM Business dans l'émission "12 Heure – L'Heure H" ce mardi, Cyril Linette voit dans cette décision la possibilité de repartir au pas.

Rester prudent

"Il faut être très prudent bien sûr. On n'est pas encore le 11 mai mais théoriquement effectivement les courses vont reprendre le 11 mai", explique-t-il. "

"Pourquoi? Parce que les sociétés de courses avec le PMU n'organisent pas les courses. Le PMU c'est l'opérateur de paris. Les sociétés de courses sont des sociétés très professionnelles qui organisent 15 à 20.000 courses par an dans des lieux qui sont assez bien sécurisés. (…) Il est possible techniquement effectivement d'organiser - même dans une période post-confinement avec des règles de circulation et de stationnement très strictes – (…) des courses de manière sécurisée en termes sanitaires", détaille le patron du PMU.

-90% de chiffre d'affaires quotidien

Et de préciser: "Donc c'est ce que les sociétés de courses s'évertuent à faire, c'est ce qu'elles vont faire à partir de la semaine prochaine et évidemment le PMU ne peut que soutenir cette initiative très professionnelle parce qu'on a envie de reprendre l'activité. Aujourd'hui, on a une activité de paris sur les courses à l'étranger dans les quelques pays qui n'ont pas interrompu l'organisation de courses. Mais ça représente (…) à peine 10% de notre chiffre d'affaires. Donc oui, le PMU souhaite évidemment reprendre le plus vite possible", admet-il.

Dans un entretien accordé mi-avril sur RTL, Cyril Linette expliquait que le PMU avait perdu, depuis le début du confinement et la fermeture des hippodromes, "90% de son chiffre d'affaires quotidien".

Un modèle d'autonomie?

Du côté des acteurs phares du hippisme français, LeTrot et France Galop, la suspension des courses constitue un véritable coup dur. Notamment parce que c'est le PMU qui finance la filière en redistribuant l’argent des paris lors des compétitions. Une grande partie des écuries sont de très petites entreprises et elles sont nombreuses aujourd'hui à se retrouver dans une posture financière problématique sans rentrées d’argent.

"La filière hippique elle fonctionne comment? Elle organise des courses. Ces courses, elles génèrent des paris. Et ce sont ces paris qui la financent. C'est une filière qui, depuis une dizaine d'années, est très responsable, très autonome, qui a trouvé son modèle économique : organisations de courses, paris sur les courses et redistribution à la filière. Or les paris sur les courses ne s'effectuent qu'à 4% dans les hippodromes. Donc en fait l'essentiel de l'activité c'est sur internet et dans les points de vente. Donc la double problématique pour le PMU, c'est bien sûr que les produits redémarrent (les courses françaises), mais aussi que nos magasins rouvrent, c'est-à-dire l'ensemble des points de vente. (…) Petit à petit, on va reprendre à la fois notre produit phare (les courses françaises) et puis notre réseau de distribution. Et c'est là que se fait le chiffre d'affaires du PMU", conclut-il.

Julie Cohen-Heurton