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Comment la SNCF veut sauver le fret ferroviaire grâce au numérique

La collecte de données apportera de nouveaux services de traçabilité pour le transport de marchandises, selon SNCF Logistics.

La collecte de données apportera de nouveaux services de traçabilité pour le transport de marchandises, selon SNCF Logistics. - Raymond Roig-AFP

SNCF Logistics lance un boîtier connecté qui fournira aux chargeurs la localisation de leurs wagons en temps réel. Conçu pour les conteneurs maritimes, ce système vise à redonner un levier de compétitivité au fret ferroviaire qui perd des parts de marché face au transport routier.

Alors que les poids lourds sont géolocalisables avec précision sur les routes, ce n'est pas encore le cas des trains de fret. C'est pour y remédier que SNCF Logistics lance son offre numérique baptisée "Train fret digital", disponible pour ses clients au deuxième semestre 2017.

Grâce à un ensemble de boîtiers et de capteurs interconnectés disposés sur les wagons, cette innovation va apporter des informations précieuses aux chargeurs (céréaliers, industrie de l'automobile ou minéralière) sur le suivi des marchandises qu'ils confient au rail.

Ces technologies s'inscrivent dans le courant porteur de l'internet des objets. Il consiste à valoriser les données issues de l'usage des objets pour vendre des services additionnels ou améliorer la productivité d'une activité grâce aux flux d'informations ainsi communiquées.

En l'occurrence, la SNCF entend permettre au fret ferroviaire, plombé en France par des difficultés structurelles et conjoncturelles (cf encadré ci-dessous), de se réinventer et d’apporter de nouveaux services à ses utilisateurs.

Le boîtier connecté développé par SNCF Logistics et la start-up marseillaise Traxens, qui l'a déjà éprouvé pour le suivi de conteneurs maritimes, apporte la localisation précise des wagons en temps réel, partout en Europe. Des alertes peuvent être émises lors de l’arrivée du train à certains endroits stratégiques prédéfinis partout en Europe comme des frontières.

Le défi de la productivité lors de la formation des trains

Grâce à des capteurs installés à la demande, le suivi personnalisé de certaines marchandises sensibles sera proposé, comme le relevé de la pression ou de l’hygrométrie à l’intérieur des wagons ou encore d’éventuels chocs ou accélérations subis par les wagons.

SNCF Logistics met également en avant une meilleure productivité grâce à une gestion améliorée du parc des wagons pour les opérateurs de fret. La collecte et l’analyse des données favoriseront des rotations de wagons plus fiables. À l'arrêt, la composition du train, les essais de frein et les bulletins de freinage pourront être faits grâce au numérique et non plus manuellement par le conducteur.

Reste à convaincre les clients (chargeurs) de la branche logistique de l'entreprise publique d'équiper tous leurs propres trains (quand ils les possèdent), condition sine qua non de l'efficacité de la solution proposée.

Plan social validé chez la filiale française de fret de la Deutsche Bahn

Les négociations engagées à Euro Cargo Rail, filiale française de fret de la Deutsche Bahn, sur les conditions du plan social annoncé en décembre 2016, ont abouti le 4 mai 2017 à un accord majoritaire avec plusieurs syndicats. Il s'agit du premier plan de sauvegarde de l'emploi déclenché depuis l'ouverture à la concurrence du secteur du fret en France en 2006.

Il porte sur 295 suppressions de postes, dont 48 vacants, et 165 modifications de contrats pouvant entraîner un licenciement en cas de refus, soit environ 400 postes concernés, plus du tiers des effectifs. Mais compte tenu des postes vacants et des créations prévues en parallèle, l'estimation est de 126 suppressions nettes de postes (hors modifications de contrats). ECR employait plus de 1.100 personnes fin 2016. L'accord doit encore être validé par l'administration.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco