BFM Business
Culture loisirs

Comment le goût du champagne a dû évoluer en fonction des habitudes des Français

Passé du dessert à l'apéritif, le vin pétillant n'est plus le même, explique sur Good Morning Business sur BFM Business, Christophe Juarez, directeur général de Champagne Nicolas Feuillatte.

C'est évidemment le produit star de cette fin d'année. Le champagne sera sur toutes les tables, ou presque, pour le Nouvel an. Et si le premier marché reste la France, la croissance est à l'international, confirme sur le plateau de Good Morning Business sur BFM Business, Christophe Juarez, directeur général de Champagne Nicolas Feuillatte. Dans l'hexagone, les ventes ont baissé drastiquement.

Alors les Français commencent-ils à se lasser de cet immuable vin pétillant? Pas forcément. D'abord parce que les ventes en baisse sont surtout imputables à la loi Egalim, qui limite les promotions dans la grande distribution pour soutenir les producteurs. Et pour les gros vendeurs de champagne, les ventes ont fondu.

Mais aussi parce que les maisons sont capables de faire bouger les lignes gustatives pour innover. "En fait, le champagne a toujours évolué" rappelle Christophe Juarez. "Il y a 30 ou 40 ans, le champagne était servi à la fin des repas, au moment du dessert. Puis, petit à petit, on a ramené le champagne en début de repas, on l'a ramené en début d'apéritif. Maintenant, c'est la boisson des célébrations. Et en ce moment, il est en train de se diriger vers un vin de gastronomie, un vin qui peut accompagner tout un repas."

Et pour accompagner ce changement d'habitude, il a donc fallu adapter le goût du vin. "On a complètement revu l'assemblage puisque ce vin de champagne a une caractéristique, il est assemblé de trois cépages : le meunier, le pinot noir et le chardonnay" souligne Christophe Juarez. "Et donc, pour être capable d'être consommé et être apprécié en début de repas, il a fallu revoir complètement la manière dont nous assemblions ces différents vins." Le champagne du 31 décembre 2019 n'aura donc peut-être plus le même goût dans quelques années.

Thomas Leroy