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Comment les drones ont à l'œil les lignes électriques

Les drones demeurent une technique complémentaire à celle des hélicoptères pour inspecter les lignes aériennes du réseau électrique.

Les drones demeurent une technique complémentaire à celle des hélicoptères pour inspecter les lignes aériennes du réseau électrique. - Laurent Vautrin-Enedis

Depuis 2017, Enedis utilise ses propres drones pour prendre en photo et inspecter visuellement les lignes et poteaux électriques. En Picardie, une centaine de kilomètres de réseau aérien seront scrutés en 2018 par ses techniciens formés au pilotage de ces engins.

Les drones à usage professionnel ont le vent poupe en France. Alors que la SNCF les utilise pour inspecter ses voies ferrées ou la toiture de certaines gares, Enedis (ex-ERDF), le gestionnaire du réseau de distribution électrique, a décidé depuis la fin 2016 d’exploiter des drones pour son propre compte afin d'effectuer des diagnostics visuels sur les éléments du réseau aérien (hors ligne à haute tension).

L'enjeu, pour l'entreprise publique, consiste à exploiter sa propre flotte d'engins volants et former son personnel à les piloter. À fin 2017, 30 drones et 40 télépilotes formés étaient actifs sur tout le territoire.

En témoigne le réseau de distribution électrique picard qui dessert une vaste zone rurale avec des lignes aériennes, pour l'essentiel. "En 2017, nous avons lancé une expérimentation: l’inspection de notre réseau électrique par des drones. Nous avons formé quatre télépilotes et les avons dotés de drones de dernière génération" explique Jean-Lorain Genty, directeur régional Enedis en Picardie.

Les drones réalisent des captures d'images HD

Ces drones dotés de capteurs d'images HD sont à même de réaliser l’inventaire détaillé des travaux de rénovation à réaliser sur les poteaux ou les lignes électriques. Grâce aux photos HD, les techniciens identifient les pièces à changer ou estiment la durée de vie des autres.

Jusqu’ici, ces visites de diagnostic étaient réalisées pour l'essentiel à pied. "En plus d’être relativement lente et très chronophage, cette méthode ne permet pas de détecter la totalité des défauts" estime-t-on chez Enedis.

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- © Enedis utilise un drone de moins de 2 kg avec optique HD. Laurent Chamussy-Enedis

Contrairement à la visite à pied, le drone permet d’accéder à une vision des poteaux électriques par le dessus sur 360 degrés. "On est amené en permanence à s‘approcher des lignes électriques. C’est une activité qui demande beaucoup de concentration" explique un technicien polyvalent d'Enedis Picardie formé au télépilotage.

En 2017, les premiers vols de drones ont permis d'inspecter une vingtaine de kilomètres du réseau picard. En 2018, ce sont plus d’une centaine de kilomètres de réseaux qui seront examinés sur la Somme, l’Aisne et l’Oise.

De l'intelligence artificielle aidera au diagnostic visuel

Pour perfectionner l'usage de ses engins volants, la direction régionale d'Enedis va développer des algorithmes d’intelligence artificielle. Embarqués dans les drones, ces logiciels réaliseront automatiquement le diagnostic des photos collectées et l’identification des éventuels défauts. L'enjeu? Éviter à ses techniciens des heures de dépouillement et d’analyse des prises de vue.

D'autres usages sont à l'étude. Dans le cadre des missions obligatoires d’élagage de la végétation à proximité des lignes, les drones permettront aux techniciens d’identifier les zones à risques et d’intervenir préventivement, avec les moyens appropriés (tronçonneuse, élagueuse…). L'usage des drones économisera des visites d'inspection par hélicoptère, une méthode efficace mais très onéreuse et polluante, y compris sur le plan sonore.

Frédéric Bergé