BFM Business
Services

Comment Pokémon Go dope les locations sur Airbnb

Pokemon Go compte 30 millions d'utilisateurs actifs chaque jour

Pokemon Go compte 30 millions d'utilisateurs actifs chaque jour - Roslan Rahman - AFP

Face au succès du jeu de Niantic, les hôtes Airbnb surfent sur la vague en indiquant que leur logement est proche de lieux importants dans le jeu. Si les réservations n'explosent pas, ils arrivent à se démarquer et à attirer les joueurs.

Si l'onde de choc Pokémon Go est un peu retombée, la "Pokémania" est encore forte. Avec plus de 125 millions de téléchargements et 30 millions d'utilisateurs actifs chaque jour, enterrer le jeu de Niantic est clairement prématuré.

Cette communauté offre un véritable marché potentiel. Et les loueurs Airbnb l'ont bien compris. Plusieurs d'entre eux, un peu partout dans le monde, ont donc choisi de surfer sur la vague en vantant le fait que leur logement se situe à proximité de (ou carrément sur) un ou plusieurs Pokéstops.

Chasser chez soi

Pour ceux qui ne jouent pas au jeu de Nintendo/Niantic, il faut tout d'abord rappeler que Pokémon Go repose sur la géolocalisation. L'avatar du joueur se déplace ainsi sur une carte qui correspond complètement au monde réel. Les "Pokéstops" sont ainsi des espèces de kiosques placés sur la carte et dont l'emplacement correspond à un monument, un lieu-dit ou parfois juste un mur tagué. On en trouve ainsi à l'entrée des jardins, devant les mairies ou à un arrêt de tram. Comme l'explique le Monde, il en existe des dizaines de milliers dans Paris et sa proche banlieue, 1.500 à Strasbourg et 7 à Guéret (Creuse), ville qui compte quand même 13.000 habitants.

Ces Pokéstops ont deux intérêts. Le premier est qu'ils permettent aux joueurs d'acquérir des objets précieux, comme des "Pokéballs" qui serviront à attraper les Pikachu, Evoli et consorts. Mais c'est le deuxième point qui est le plus intéressant. À l'aide d'un objet appelé "module leurre", le joueur peut attirer les Pokémons autour de ces Pokéstops. Il n'y a donc plus besoin de se déplacer pour chasser les petits monstres de poche. Pratique si vous voulez rester peinard dans votre canapé et mettre la main sur un Ronflex ou un Scarabrute.

Sauf que votre logement doit être proche d'un Pokéstop (grosso modo à 20 mètres) pour cela. Or, même si les Pokéstops sont nombreux dans les grandes villes, c'est loin d'être gagné.

Une chance pour les touristes

Du coup, les touristes amateurs de Pokémon Go ont tout intérêt à se loger dans un appartement ou une maison bien situé. D'autant plus que, s'ils sont à l'étranger, leur Airbnb sera leur principal point d'accès au Wifi et donc le seul endroit où ils pourront jouer sans engloutir des données et faire exploser leur forfait, comme cela est arrivé au champion olympique de gym japonais Kohei Uchimura.

Enfin, il faut avoir à l'esprit que certains Pokémon rares sont plus faciles à trouver dans certaines villes (voire des pays) que dans d'autres. À en croire National Gegographic, la ville de la Haye, aux Pays-Bas, serait un véritable paradis pour attraper Pikachu, qui est en revanche très dur à trouver à Paris.

Bref, tout cela pour dire qu'il y a un filon à exploiter pour les loueurs Airbnb. Valérie à Toulouse indique dès l'intitulé de son annonce que sa chambre dans un T5, est pile au-dessus d'un Pokéstop Space Invader. Elle précise un peu plus loin qu'un arène (les lieux de combat dans le jeu) se situe à seulement 300 mètres. Bilel à Montréal ou encore Kelsey à Indianapolis ont eu la même idée.

Même les pages jaunes s'y mettent

Est-ce que pour autant cela marche? Sur le célèbre forum quora.com, un hôte Airbnb de Melbourne assure que ses réservations ont "explosé", avec aucune preuve à l'appui si ce n'est une capture d'écran de son annonce qui montre qu'effectivement son logement est au beau milieu de quatre Pokéstops. Nous avons interrogé plusieurs loueurs. En clair, si les réservations ne grimpent pas nécessairement au ciel, le coup de comm' fonctionne et les curieux suivent.

"Je ne sais pas si cela a fait augmenter mes réservations, mais ça a clairement provoqué des contacts qui m'ont permis ensuite d'en décrocher", indique Kelsey à Indianapolis. Même constat pour Bilel à Montréal qui assure que "plusieurs invités étaient très excités" de voir que son appartement étaient proche de Pokéstops et qu'ils "ont clairement exprimer leur joie".

Même s'il a du mal à dire dans quelle mesure cela a influé la décision de ses hôtes. "Ce n'est pas encore un argument de vente (…) Ceci dit, je pense que je n'ai pas grand chose à perdre en ayant un intitulé de logement qui sorte du lot!", explique pour sa part Valérie à Toulouse.

Évidemment cette tendance ne s'arrête pas à Airbnb. En Australie, les annonces immobilières aussi commencent à mentionner la présence de Pokéstops. Les restaurants, eux, vont parfois jusqu'à offrir un module leurre pour un repas pris, rapporte Forbes. Ainsi leurs convives peuvent continuer de chasser pendant leur repas. Même les Pages Jaunes s'y sont mises: elles indiquent si le restaurant ou le bar cherché est proche d'un Pokéstop.