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Comment Stéphane Courbit veut en finir avec l'affaire Bettencourt

Stéphane Courbit réfléchit à céder ses parts dans Direct Energie.

Stéphane Courbit réfléchit à céder ses parts dans Direct Energie. - MEHDI FEDOUACH / AFP

L’homme d’affaires va vendre 5% de Direct Energie. Il pourra ainsi rembourser un dernier prêt de 50 millions d’euros afin de clore son litige avec les héritiers de L’Oréal.

Stéphane Courbit veut tourner la page de l’affaire Bettencourt. L’homme d’affaires va solder d’ici cet été un dernier prêt de 50 millions d’euros à la banque Natixis qu’il avait souscrit voici deux ans pour rembourser la famille héritière de L’Oréal. Au total, il aura rendu 180 millions d’euros, bien plus que les 143 millions injectés dans son groupe à l’époque. Il s’était acquitté d’intérêts et d’indemnités supplémentaires pour mettre fin à son litige avec les Bettencourt.

Selon les informations de BFM Business, Stéphane Courbit va financer ces 50 millions d’euros en cédant 5% du capital de Direct Energie pour plus de 60 millions d'euros. Il vend ainsi la moitié de ses parts -il conservera 5% du capital- à Jean-Paul Bize qui passera de 15% à 20%. Déjà il y a deux ans, il avait vendu 10% de l'opérateur alternatif pour rembourser une première échéance à la famille Bettencourt.

Petit retour en arrière. En 2010, la famille de L’Oréal injecte 143 millions d’euros dans Lov Group, la société de Stéphane Courbit, et prend 20% de son capital. Mais deux ans après, Courbit est mis en examen pour recel d’abus de faiblesse à l’encontre de Liliane Bettencourt. Début 2015, quelques jours avant le procès, Stéphane Courbit accepte de rembourser l’héritière de L’Oréal. Il cède le jour même la moitié de ses 20% dans Direct Energie pour 50 millions d’euros. A l’époque, il s’engage à conserver le solde pendant deux ans.

Le cours de Bourse a quadruplé

En deux ans, le cours de Bourse de l’opérateur alternatif a quadruplé et ses parts valent désormais 140 millions d’euros. De plus, cette participation n’est pas stratégique pour Stéphane Courbit par rapport à ses activités de production télévisuelle (Banijay) ou d’hôtellerie. Stéphane Courbit quittera d'ailleurs le conseil d'administration de Direct Energie, preuve qu'il ne joue plus de rôle dans Direct Energie. Il pourra ainsi vendre sa part résiduelle quand il le souhaitera, sans être contraint par les règles boursières.

La réorganisation du capital de Direct Energie avait déjà commencé il y a deux ans. Les deux premiers actionnaires, Jacques Veyrat (35%) et Jean-Paul Bize (15%) s'étaient partagés les 10% vendus par Stéphane Courbit.

Matthieu Pechberty