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Comment travaille Arnaud Marion, ce "serial redresseur" d’entreprises

Invité pour la première de l'émission "Happy boulot, le mag" sur BFM Business, Arnaud Marion est spécialiste des crises et de la transformation des entreprises. Fort de ses 285 dossiers au compteur, il dépeint un quotidien où il arrive, le plus souvent, "quasiment trop tard".

C’est le dernier rempart avant le dépôt de bilan. Lorsqu’Arnaud Marion arrive au sein d’une entreprise, celle-ci se trouve en situation de crise. Une crise pour laquelle il est chargé par les actionnaires de trouver une issue.

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Invité ce vendredi dans "Happy boulot, le mag", la nouvelle émission consacrée au management, ce spécialiste de la gestion de crises explique que lorsqu’il est missionné pour intervenir au sein d’une entreprise, il est souvent "quasiment trop tard".

"La cause est désespérée. Et on considère souvent qu’elle est perdue (…) Et souvent j’arrive dans un contexte que l’on me décrit mais qui n’est pas la réalité en fait. Et donc moi je vais faire face à cet écart entre ce que les gens pensent que la crise est et ce que la crise est réellement", détaille-t-il.

"12 heures pour comprendre"

Evoquant le cas particulier du groupement Smoovengo dont la mission consistait entre autre à faire évoluer, à partir du 1er janvier 2018, les Velib’ vers des vélos électriques, Arnaud Marion explique que lorsqu’on le sollicite quelques mois plus tard, le système se trouve "quasiment à l’arrêt". 

D’autant, poursuit-il, que le dossier se révèle à la fois "politique, médiatique, et alors en plus vous êtes jugé (…) au quotidien par les utilisateurs parisiens avec Velib’ qui est une véritable communauté. (…) Donc là on a à peu près tous les ingrédients pour que ce soit un dossier de crise, pour que ce soit terrible", concède-t-il. "Mon métier, c’est de comprendre et je me donne toujours 12 heures pour comprendre".

Pour parvenir à cette fin, Arnaud Marion à une stratégie : "J’écoute tout le monde et je ne crois personne (…) Je me méfie généralement du management, c’est eux que j’écoute le moins (…) Chacun a sa vérité et chacun a raison, mais chacun à un prisme différent", poursuit celui que l’on surnomme le "serial redresseur". Lequel précise qu’il s’avère indispensable à ses yeux, lorsqu’il arrive dans un grand groupe, d’aller visiter les usines par exemple et d’aller voir les syndicats pour comprendre ce que se joue véritablement.

JCH