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Comment une arnaque au "faux président" a coulé une PME

La PME BRM mobilier, société spécialisée dans l'aménagement de médiathèques et bibliothèques, cessera définitivement son activité le 31 mars 2016.

La PME BRM mobilier, société spécialisée dans l'aménagement de médiathèques et bibliothèques, cessera définitivement son activité le 31 mars 2016. - BFMTV

Dupée par des escrocs auxquels elle a versé 1,6 million d'euros, BRM Mobilier ne s'en est pas remise. La PME de 44 salariés a été liquidée par le tribunal de commerce.

Plusieurs coups de fil insistants ajoutés à des emails trompeurs rédigés par des aigrefins bien renseignés ont mis à mort une PME en lui siphonnant 1,6 million d'euros. C'est la triste histoire qui est arrivée à BRM mobilier, société spécialisée dans l'aménagement de médiathèques et bibliothèques. 

Cette PME de 44 salariés cessera définitivement son activité le 31 mars prochain, le tribunal de commerce de Niort ayant prononcé sa liquidation judiciaire, ce mercredi 27 janvier 2016.

L'entreprise a été victime de l'arnaque au "faux président". Cette escroquerie consiste à exiger d’une entreprise un virement conséquent, en usurpant au téléphone ou par email, l'identité de l’un de ses dirigeants.

Un film a médiatisé l'arnaque au "faux président"

Cette arnaque a fait des ravages depuis plusieurs années dans les entreprises françaises, suscitant même la réalisation d'un film intitulé "Je compte sur vous", actuellement sur les écrans.

Dans le cas de cette PME des Deux-Sèvres, les escrocs, très bien renseignés sur l'organigramme et les ressources financières de la société, avaient usurpé dans des emails l'identité de son président.

Les aigrefins s'étaient fait passer pour des avocats afin de manipuler la responsable administrative et financière de l'entreprise, prétextant une opération confidentielle, visant à racheter un concurrent en Asie.

Les escrocs ont eu vent d'un gros contrat encaissé par la PME

Cette dernière, harcelée au téléphone jusqu'à son domicile, a fini par effectuer 7 virements d'un montant total de 1,6 million d'euros. Ces sommes ont abouti sur des comptes en Asie.

"Ces escrocs étaient très bien informés, ils connaissaient précisément le montant disponible sur nos comptes, beaucoup plus élevé que d'ordinaire car nous venions de toucher une grosse somme début août" expliquait Jean Brossier, le patron de cette PME, qui ne s'est rendu compte de la duperie que le 1er septembre 2015.

Exsangue financièrement puisque l'escroquerie avait épuisé jusqu'à son découvert bancaire, la PME s'en était remise au jugement du tribunal de commerce de Niort, courant septembre 2015.

Faute de soutien des actionnaires qui y avaient injecté plus de 1,5 million d'euros au cours des trois dernières années, la PME est donc sur le point de rendre l'âme.

F.Bergé avec AFP