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La communication, la meilleure arme de la BCE

La BCE va surtout tenter de rassurer, ce jeudi 4 juillet.

La BCE va surtout tenter de rassurer, ce jeudi 4 juillet. - -

La Banque centrale européenne tient, ce jeudi 4 juillet, sa conférence mensuelle. Son président, Mario Draghi, va surtout s'efforcer de rassurer les marchés quant à l'action de son institution européenne. Il devrait également évoquer le cas du Portugal, pays dont la situation politique a inquiété les marchés mercredi.

Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne a un talent: par de simples mots, il arrive à rassurer les marchés. Fin juillet 2012, c'est par une seule phrase ("La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire dans le cadre de son mandat pour préserver l'euro") qu'il a mis fin à la défiance des investisseurs.

La semaine dernière, il a réédité l'exploit en déclarant qu'une sortie de la politique accommodante de la BCE demeurait "lointaine". Les Bourses européennes, qui multipliaient alors les séances dans le rouge, se sont reprises, rassurées par cette déclaration.

A l'occasion de la conférence de la BCE, ce jeudi 4 juillet, il devrait s'efforcer de maintenir le cap et réaffirmer qu'il n'y pas d'inflexion dans le soutien actuel à l'économie. "L''instrument de politique monétaire le plus naturel que la BCE va continuer à utiliser est la communication", abonde Frédérik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB, dans une note. Pour lui, la BCE devrait ainsi "suggérer que toute sortie [de la politique actuelle, ndlr] demeure très lointaine".

Pas de baisse de taux à l'horizon

"Les conditions économiques actuelles ne permettent pas un changement d'orientation", considère, pour sa part, Clemente de Lucia, économiste chez BNP Paribas.

A l'inverse, la Banque centrale européenne ne devrait pas annoncer de mesures de soutien supplémentaires, "la récente amélioration des indices de confiance et une toute aussi légère accélération de l'inflation devraient plutôt la conforter dans le statu quo", écrit Clemente de Lucia.

La porte reste toutefois ouverte pour les prochaines réunions. "Une nouvelle baisse des taux pourrait bientôt survenir", estime Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. Cette dernière table ainsi sur une diminution du taux de refinancement de la BCE de 0,5 à 0,25%, à compter du mois de septembre prochain.

Le Portugal au menu

Par ailleurs, Mario Draghi tentera probablement de rassurer sur le Portugal. Le pays est actuellement menacé par la perspective d'une importante crise politique qui menace la bonne tenue du programme d'ajustement budgétaire défini par la troïka. Cette situation a lourdement pesé sur les marchés européens, hier.

Comme Berlin avant lui, le président de la BCE devrait affirmer sa confiance dans la capacité du gouvernement portugais à se sortir de l'ornière. Il n'a pas vraiment le choix, ne pouvant pas faire grand-chose d'autre. Actuellement les conditions ne sont pas réunies pour que la BCE déclenche son fameux bazooka anti-crise, le programme OMT (pour "Outright monetary transaction").

Julien Marion