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Conforama taille dans le vif avec 1900 suppressions d’emplois

Une quarantaine de magasins seront fermés en 2020.

Une quarantaine de magasins seront fermés en 2020. - Philippe Huguen - AFP

Le distributeur qui compte 9000 salariés en France annonce la fermeture de 42 magasins au total. Un nouvel exemple de la crise profonde que traverse le secteur de la distribution.

La série noire continue dans la distribution française. Après les annonces d'Auchan qui prévoit de fermer 21 sites français (737 salariés potentiellement touchés), 3000 départs chez Carrefour, c’est au tour de Conforama d’annoncer le détail de son plan de restructuration annoncé en avril dernier.

Et l’addition est salée puisque le groupe prévoit 1.900 suppressions de postes au maximum en France l'an prochain.

Le distributeur de meubles confirme également que ce « projet d'évolution de l'organisation de ses activités en France », qui répond à la « nécessité pour Conforama de réduire ses pertes et revenir à l'équilibre », passera par la fermeture de 32 magasins Conforama et de 10 magasins Maison Dépôt, selon son communiqué.

Les effectifs du siège et du service après-vente ne seront pas non plus épargnés, ont indiqué à l'AFP les syndicats CGT et FO du groupe, dont la maison mère, la société sud-africaine Steinhoff, souffre de difficultés financières liées à des irrégularités comptables. L'affaire avait éclaté en décembre 2017 et avait failli causer la banqueroute de l'entreprise avec la découverte d'un "trou" de 6 milliards de dollars dans ses comptes.

CCE annulé

Sur les 32 magasins qui doivent fermer l'an prochain et qui emploient actuellement 1.050 salariés, huit sont situés en Ile-de-France. Deux des trois magasins parisiens sont promis à la fermeture. Sont aussi prévues 600 suppressions de postes dans les 164 magasins Conforama restant ouverts, 124 suppressions au siège social et 26 au service après-vente, tandis que les 100 emplois des boutiques Maison Dépôt vont disparaître.

Ce plan de restructuration devait être présenté ce mardi matin au comité central d'entreprise (CCE) du groupe, CCE qui n’a pas pu se tenir, faute de présence des syndicats. Ces derniers ne s'attendaient pas à « un plan aussi massif et violent », déplore Mouloud Hammour de Force ouvrière.

En avril, Conforama avait pourtant trouvé un accord avec ses créanciers sur un plan de refinancement de 316 millions d'euros, approuvé par la justice. En janvier, le groupe avait cédé à Carrefour sa participation de 17% au capital de Showroomprivé, numéro deux français de déstockage en ligne, engrangeant ainsi un montant de 78,7 millions d'euros.

Comme de nombreux géants de la distribution, Conforama subit les évolutions profondes des modes de consommation. « On passe progressivement d’un commerce de masse à un commerce de précision qui va cibler un certain nombre d’attentes particulières des consommateurs », rappelle ainsi Agnès Crozet, secrétaire générale de l’Observatoire société et consommation (ObSoCo).

la rédaction