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Confusion autour de la radio numérique terrestre

Les assises du numérique organisées ce lundi n'ont pas permis d'éclaircir l'avenir de ce média

Les assises du numérique organisées ce lundi n'ont pas permis d'éclaircir l'avenir de ce média - -

La diffusion hertzienne en numérique semble perdre ses derniers soutiens, à savoir le gendarme de l'audiovisuel et les radios indépendantes.

La radio numérique terrestre (RNT) a plus de plomb dans l'aile que jamais. Cette diffusion hertzienne en numérique a visiblement perdu ses derniers soutiens de poids: le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et les radios indépendantes (réunies dans le Sirti).

Lors des assises de la radio organisées par le gouvernement ce lundi 25 novembre, chacun d'eux a apporté un soutien à ce projet bien plus mou qu'auparavant.

Lancement le 20 juin

Le nouveau président du CSA Olivier Schrameck, arrivé en janvier, n'a rien dit de positif sur la RNT, et a même critiqué la décision de son prédécesseur de lancer la RNT à Paris, Marseille et Nice. "J’ai fait part de mes réserves personnelles sur le choix de ces zones, qui ne tient pas suffisamment compte, à mes yeux, des enjeux de résorption de la fracture radiophonique dans les territoires mal desservis par la FM", a-t-il déclaré.

Etrangement, il n'a pas donné la date de lancement de la RNT récemment arrêtée par le collège du CSA, à savoir le 20 juin 2014.

Préalables et exigences

De son côté, le président du Sirti, Philippe Gault, a multiplié les préalables et exigences avant de faire le moindre pas. "Ou bien on relance un appel à candidatures dans toutes les régions, ou bien ce sera un échec". En outre, "la RNT a besoin d'un engagement du législateur plus engageant que: 'allez-y, cassez-vous la gueule, nous en tirerons les conclusions...'".

Déjà, le 12 novembre, lors d'un dîner du club parlementaire de l'audiovisuel, il avait laissé entendre qu'il ne pourrait lancer la RNT sans aides publiques.

Surtout, il a demandé avec insistance au CSA de trouver de nouvelles fréquences en analogique, ce qui parait un peu contradictoire avec une foi absolue en une diffusion numérique...

Le coup de grâce

Sans surprise, Christopher Baldelli (RTL) et Alain Weill (RMC, qui édite aussi ce site web) ont tiré à boulets rouges sur la RNT, comme ils le font depuis plusieurs années.

Mais le coup de grâce a été porté par Aurélie Filippetti, qui, dans son discours de clôture, n'a pas évoqué la RNT, mais plutôt ses alternatives. "Il y a plusieurs projets numériques qui ne sont pas exclusifs et qui pourraient même se combiner. On doit envisager une combinaison", a plaidé la ministre de la Culture. Selon elle, les alternatives à la RNT portées par Skyrock et R+ "devront être examinées".

Bref, ces assises n'auront guère permis d'éclaircir l'avenir du média radio...

Jamal Henni