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Congés payés, salaire minimum: Uber condamné en Grande-Bretagne

Deux chauffeurs britanniques travaillant pour Uber avaient intenté une action en justice. Ils ont obtenu gain de cause. (image d'illustration)

Deux chauffeurs britanniques travaillant pour Uber avaient intenté une action en justice. Ils ont obtenu gain de cause. (image d'illustration) - Pierre Andrieu - AFP

À la suite d'une plainte de chauffeurs, la justice britannique vient de condamner l'entreprise américaine pour non-respect du droit du travail.

La justice britannique a donné raison vendredi à deux chauffeurs de VTC travaillant pour Uber qui avaient intenté une action en justice aux prud'hommes contre la plateforme de transports en l'accusant de ne pas respecter le droit du travail.

Selon le syndicat GMB, qui a soutenu leur plainte, ce jugement d'un tribunal londonien pourrait avoir des conséquences "majeures" sur plus de 30.000 chauffeurs en Angleterre et au Pays de Galles.

Les plaignants réclamaient de pouvoir bénéficier de vacances, d'indemnités en cas de congés maladie, et du salaire minimum garantis par le droit du travail britannique.

"Le tribunal a estimé que les chauffeurs Uber étaient des salariés aux yeux de la législation et qu'ils avaient donc droit aux congés payés et au salaire minimum. C'est-à-dire le contraire de ce que suggère Uber qui dit que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants", a réagi Nigel Mackay du cabinet d'avocats Leigh Day.

Uber fait appel de cette décision

"Les chauffeurs d'Uber travaillent souvent de très longues heures juste pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. C'est ce travail qui a permis à Uber de devenir une entreprise mondiale brassant des milliards de dollars", a ajouté cet avocat.

De son côté, Uber a aussitôt annoncé qu'elle faisait appel de cette décision qui, selon le secrétaire général de l'intersyndicale TUC, Francis O'Grady, a "permis d'exposer le côté obscur" de la plateforme de transports américaine.

"Des dizaines de milliers de personnes à Londres ont choisi Uber justement pour être des travailleurs indépendants et être leur propre patron. L'écrasante majorité de ces chauffeurs veulent garder leur liberté et la flexibilité de pouvoir conduire quand et où ils veulent", a souligné Jo Bertram, responsable régional d'Uber.

Des actions en justice sont en cours dans d'autres pays

En France, l'Urssaf poursuit Uber pour requalifier ses chauffeurs, aujourd'hui considérés comme des indépendants, en salariés, faisant valoir qu'il existe un "lien de subordination" entre eux et la plateforme.

Aux États-Unis, Uber a accepté de payer jusqu'à 100 millions de dollars pour clore deux recours collectifs, en Californie et dans le Massachusetts, qui menaçaient de changer le statut de ses chauffeurs.

Uber est un service de réservation par smartphone de voiture avec chauffeur présent dans une soixantaine de pays qui considère ses chauffeurs comme des travailleurs indépendants. La croissance très rapide du géant américain a provoqué de nombreuses polémiques, en particulier avec les chauffeurs de taxis, qui l'accusent de concurrence déloyale, ou sur son modèle économique, qui dépend pour beaucoup de l'extrême flexibilité des emplois sur lesquels il s'appuie.

A.M. avec AFP