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Consommation: pourquoi la prévision du gouvernement est devenue trop optimiste

La consommation des ménages assurent à elle seule les deux-tiers du PIB

La consommation des ménages assurent à elle seule les deux-tiers du PIB - -

Les statistiques publiées par l'Insee sur la consommation et la confiance des ménages mettent à mal les anticipations de l'exécutif qui table sur une hausse de 0,8% pour 2014. Du coup, la prévision de croissance est, elle aussi, menacée.

Les achats des ménages en biens durables (ameublement, électroménager, textile…) ont reculé sur l’ensemble du premier trimestre: -1,2 %, après +0,6 % en fin d’année dernière.

Cette baisse est imputable au repli des dépenses en énergie et à celui des achats d’automobiles, après la suppression de plusieurs dispositifs qui incitaient à l’achat avant le 31 décembre, et l’incitation au déblocage de l’épargne salariale.

Cette performance est plus de deux fois plus mauvaise que ce qu’anticipait l’Insee: une baisse de 0,5% de ces achats de biens durables. Ces achats représentant presque la moitié des dépenses totales des Français, il est probable que le recul de la consommation totale sera, lui aussi, plus marquée que les -0,3% attendus par l’Institut de la statistique.

La prévision de croissance menacée

Ensuite l’Insee attend un rebond de 0,6% au deuxième trimestre tiré notamment par l’automobile et la baisse du taux d’épargne. Mais ce scénario semble aujourd’hui trop optimiste.

Preuve: le jugement des ménages sur leur situation financière future s’est effondré en avril à des niveaux inconnus depuis les chocs pétroliers de 1974 et 1980 et le tournant de la rigueur en 1983. Et ce n’est pas la réception des feuilles d’impôts à la fin des grandes vacances, qui vont cumuler toutes les hausses décidées par les gouvernements Fillon et Ayrault, qui seront de nature à rétablir la confiance.

la consommation assure les 2/3 du PIB

Résumons: si au final la consommation des ménages devait reculer de 0,5% au premier trimestre et augmenter de 0,3% au deuxième, il faudrait qu’elle progresse de 1% au troisième comme au quatrième trimestre pour atteindre les 0,8% prévus par Bercy. Or la dernière fois que de tels rythmes ont été enregistrés, c’était en 1999 et 2000, dans l’euphorie de la bulle internet.

Autant dire que c’est l’ensemble de la prévision de croissance du gouvernement pour 2014, soit désormais 1%, qui semble aujourd’hui trop optimiste, puisque la consommation assure à elle seule les deux tiers du PIB.

Emmanuel Lechypre