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Google renforce son contrôle sur la diffusion des publicités

Google est au coeur d'une polémique.

Google est au coeur d'une polémique. - Justin Sullivan - AFP

Le géant américain est au cœur d'une polémique: des publicités de grandes entreprises et organisations ont été publiées avant ou après des contenus douteux. Google s'engage désormais à retirer plus efficacement les publicités associées à ces contenus.

Sous le coup d'une polémique au Royaume-Uni, Google a été contraint de sérieusement renforcer le contrôle dans la diffusion de publicités qui sont parfois associées à des contenus controversés sur la toile. Le géant d'internet agit sous la pression d'un scandale qui agite le Royaume-Uni ces derniers jours et a poussé des grandes sociétés et des médias à suspendre leurs annonces, lesquelles avaient été publiées auprès de contenus douteux notamment sur YouTube, plateforme qui appartient au géant américain.

"Nous savons que les publicitaires ne veulent pas que leurs publicités soient associées à des contenus qui ne respectent pas leurs valeurs. Donc, dès aujourd'hui, nous adoptons une position plus dure concernant les contenus haineux, offensants ou insultants", explique mardi Philipp Schindler, directeur commercial de Google dans un billet de blog publié sur le site du groupe américain.

La vente et l'achat d'espaces publicitaires sur Google ou sa filiale de vidéo YouTube ne sont pas effectués par des êtres humains mais par un système automatisé basé sur des algorithmes. Google assurait jusqu'à présent filtrer les contenus sur lesquels sont placées les publicités. Google s'engage désormais à retirer plus efficacement les publicités associées à des contenus "qui s'en prennent à des personnes en raison de leur race, religion ou genre", précise Philipp Schindler. De même, concernant YouTube, Google va s'assurer que les publicités n'apparaissent que sur des contenus publiés par des personnes adhérant à certains principes élaborés par la plateforme de vidéos.

Résoudre les problèmes en quelques heures

Par ailleurs, les publicitaires auront à leur disposition dans les jours et mois à venir de nouveaux outils leur permettant de contrôler plus facilement où leurs publicités sont diffusées sur YouTube et sur la toile. Ils pourront notamment choisir de ne pas être associés à certains sites internet ou chaînes YouTube. De surcroît, Google promet un nombre "significatif" d'embauches afin de développer de nouveaux outils qui intégreront les dernières avancées en matière d'intelligence artificielle afin de détecter rapidement les contenus malveillants.

Le groupe espère ainsi pouvoir être d'ici peu de temps capable de résoudre en seulement quelques heures les problèmes posés par l'association entre des publicités et des messages problématiques. Au total, ces nouvelles mesures "vont significativement renforcer notre capacité à aider les publicitaires à atteindre le public à grande échelle, tout en respectant leurs valeurs", assure Philipp Schindler.

L'enjeu est important pour Google, qui tire la plus grande partie de ses revenus de la publicité, d'autant plus qu'il fait l'objet de plusieurs accusations en Europe d'abus de position dominante notamment concernant son système d'exploitation Android. Conscient de l'ampleur prise par la polémique au Royaume-Uni, le groupe, par la voix de Matt Brittin, président de Google pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, avait dû présenter ses excuses lors d'une intervention à une conférence à Londres.

Le scandale est remonté au 10, Downing Street

Selon un article du quotidien le Times, qui a fait grand bruit au Royaume-Uni la semaine dernière, des publicités de grands groupes internationaux ou d'organisation ont été publiés auprès de contenus comprenant des propos défendant le viol, des termes antisémites et des prêches incitant à la haine.

Plusieurs grandes entreprises ont en conséquence décidé de suspendre leurs publicités sur les plateformes de Google, notamment sur YouTube. Lundi, les supermachés Marks and Spencer ont ainsi retiré leurs annonces comme l'avaient fait auparavant les banques RBS et HSBC, les fast-foods McDonald's ou encore des médias comme BBC et The Guardian en fin de semaine dernière. Le scandale est remonté jusqu'à l'exécutif, le 10, Downing Street ayant également suspendu ses publicités sur YouTube en attendant des explications de Google.

D. L. avec AFP