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Continental et United créent le numéro un mondial de l'aviation

UAL Corp, maison mère d'United Airlines, va racheter Continental Airlines pour 3,17 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), une opération qui va donner naissance à la première compagnie aérienne mondiale. /Photo prise le 3 mai 2010/REUTERS/John Gres

UAL Corp, maison mère d'United Airlines, va racheter Continental Airlines pour 3,17 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), une opération qui va donner naissance à la première compagnie aérienne mondiale. /Photo prise le 3 mai 2010/REUTERS/John Gres - -

par Deepa Seetharaman et Kyle Peterson NEW YORK/CHICAGO - UAL Corp, maison mère d'United Airlines, va racheter Continental Airlines pour 3,17...

par Deepa Seetharaman et Kyle Peterson

NEW YORK/CHICAGO (Reuters) - UAL Corp, maison mère d'United Airlines, va racheter Continental Airlines pour 3,17 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) pour donner naissance à la première compagnie aérienne mondiale.

Le chiffre d'affaires de la nouvelle compagnie, qui s'appellera United Airlines et s'appuiera sur près de 90.000 employés, a été estimé à 29 milliards de dollars.

L'opération, sous réserve de sa validation par les autorités de régulation, permettrait de réaliser entre un milliard et 1,2 milliard de dollars de chiffre d'affaires et d'économies de coûts d'ici 2013, ont ajouté les deux groupes, qui s'attendent à une finalisation au dernier trimestre de cette année.

"C'est vraiment un type de fusion classique de bout en bout, où les deux compagnies vont tirer profit de la transaction", note Michael Derchin, de CRT Capital Group.

Cette opération est la première dans le ciel américain depuis le rachat de Northwest par Delta Air Lines en 2008, et survient après des mois de spéculations sur une nouvelle consolidation dans le secteur aérien.

Les experts affirment cependant que cette nouvelle fusion ne devrait pas donner lieu à des opérations similaires entre les transporteurs restants.

Vers 15h50 GMT, le titre d'UAL Corp gagnait 1,95%, tandis que celui de Continental avançait de 1,6%.

Cet accord risque d'attiser les tensions entre Airbus et Boeing sur le sort de 22 milliards d'euros de commandes d'avions qui devaient être livrés aux deux groupes.

United a récemment partagé entre les deux avionneurs une commande évaluée à dix milliards de dollars censée lui permettre de renouveler sa flotte d'appareils monocouloirs.

ÉCHANGE D'ACTIONS

Selon les termes de l'accord, les actionnaires de Continental Airlines recevront 1,05 action ordinaire UAL pour chaque action ordinaire Continental.

Compte tenu du cours de clôture d'UAL vendredi à 21,60 dollars et des 139,6 millions de titres Continental en circulation le 21 avril, United devrait débourser 3,17 milliards de dollars pour s'offrir sa cible, ou 22,68 dollars par titre.

Cela fait ressortir une prime de 1,5% par rapport au cours de clôture de Continental en fin de semaine dernière.

La nouvelle compagnie devrait afficher 314,5 millions de titres en circulation, dont 55% appartiendront aux actionnaires d'UAL.

Le directeur général actuel d'UAL, Glenn Tilton, deviendra président non exécutif du nouveau groupe tandis que le directeur général de Continental, Jeff Smisek, conservera cette fonction au sein de la nouvelle entité. Ce dernier deviendra président exécutif du groupe quand Glenn Tilton se retirera, ce qui devrait intervenir deux ans après la finalisation de la fusion.

PAS DE GROS PLAN SOCIAL PRÉVU

Glenn Tilton a déjà prévenu les employés lundi qu'il y aurait des licenciements dans les deux sociétés. Mais Jeff Smisek a déclaré à Reuters que les effets de la fusion sur le nombre des employés seraient faible.

L'Air Line Pilots Association (ALPA), syndicat qui représente les pilotes chez UAL et Continental, a fait part de son accord de principe à la fusion.

En revanche, l'International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM) a fait part de ses inquiétudes concernant les effets de cette fusion sur les bénéfices et sur la sécurité de l'emploi de plus de 26.000 employés des deux groupes.

Les deux syndicats sont représentés au conseil d'administration d'UAL.

"Le problème majeur va être de savoir si les employés soutiennent la transaction, et je pense qu'ils le feront parce que je crois qu'ils verront que les deux groupes ensemble seront beaucoup plus rentables que si chacune des compagnies était restée seule, et ils verront cela comme un moyen de récupérer plus rapidement une partie de leurs pertes de salaires", estime l'analyste Michael Derchin.

UAL et US Airways ont eu cette année des discussions en vue d'un rapprochement, mais US Airways a finalement renoncé.

CONSOLIDATION

Les analystes spéculent désormais sur les autres fusions possibles. Selon certains experts, la consolidation du secteur apportera davantage de stabilité à une industrie bouleversée par l'apparition des compagnies à bas coûts, les inquiétudes liées aux menaces terroristes, la volatilité des prix du kérosène et les surcapacités.

"Cela laisse American Airlines vraiment hors du coup, et c'est assez drôle alors qu'il n'y a pas trop longtemps, c'était le plus gros transporteur traditionnel", relève Doug Abbey, consultant dans le secteur aérien.

Basili Aukos, analyste de Morningstar, estime d'ailleurs qu'American Airlines pourrait faire un beau couple avec JetBlue Airways. Les deux sociétés ont annoncé dernièrement un accord de partage de codes (partenariat commercial visant à se partager des dessertes sur une même liaison).

Avec la participation de Marine Pennetier, Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Dominique Rodriguez