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Le contribuable ne paiera pas pour le sauvetage du Crédit Immobilier de France

Jean-Marc Ayrault veut rassurer les contribuables français

Jean-Marc Ayrault veut rassurer les contribuables français - -

Le gouvernement a annoncé son attention d'accorder sa garantie financière au CIF dont la note a été dégradée. Le Premier ministre affirme que le contribuable ne sera pas de sa poche.

"L’argent du contribuable ne sera pas mis en cause !" Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a tenté de rassurer les Français ce week-end concernant le sauvetage du Crédit immobilier de France (CIF). Il était interpellé par l’Association française des usagers des banques (Afub).

"Bercy paraît plus sensible à l'industrie bancaire et aux intérêts financiers de celle-ci qu'aux menaces sociales qui pèsent sur nombre de salariés dont les entreprises sont en danger, et qui pourtant ne bénéficient pas d'un tel soutien de l'Etat", s'insurge Serge Maître, porte-parole de l'’Afub. Celle-ci demande "une approche guidée par le réalisme et la clarté", indispensables à "l'assainissement de l'industrie bancaire et de ses relations nauséabondes avec l'Etat".

2,4 milliards d'euros de fonds propres

Samedi 1er septembre, le gouvernement a annoncé qu’il accordait sa garantie financière à cet établissement spécialisé dans les prêts immobiliers aux particuliers et lié au mouvement HLM. Une garantie qui pourrait s’élever à 4,7 milliards d’euros d'après La Tribune.fr et à plus de 20 milliards d’euros selon Les Echos !

Le CIF dispose de 2,4 milliards de fonds propres et gère un encours de 33 milliards d'euros.

En contrepartie, l’établissement ne produira plus de nouveaux prêts et s’acheminera vers l’extinction de ceux-ci car son "modèle financier ne permettra pas à la banque de poursuivre ses activités", note Bercy dans un communiqué. La Commission européenne devra donner son feu vert, de même que le Parlement, qui sera saisi dans le cadre de la prochaine loi de finances.

1,5 million d'indemnités

Le CIF a tenté, sans succès, de trouver un repreneur et a définitivement perdu pied lors de la dégradation de trois crans de sa note par Moody’s, le coupant de son accès au financement puisque le groupe ne gère pas de dépôts et se finance sur les marchés. "Ce modèle très spécifique, fragilisé par la crise, est remis en cause par les nouvelles normes prudentielles Bâle III", selon Bercy. Le CIF doit notamment faire face à des échéances de 1,75 milliards d’euros en octobre.

Face à ces difficultés financières, le PDG du groupe, Claude Sadoun, a été contraint de quitter ses fonctions ce week-end. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a "pris acte de la nomination de Bernard Sevez en qualité de nouveau président-directeur général et s’attend à ce que l’ancien dirigeant du CIF renonce à toute indemnité".

Pourtant, selon La Tribune.fr, Claude Sadoun aurait reçu un chèque de 1,5 million d’euros. Ce que le Crédit immobilier de France dément. Vivement critiqué, l’ancien numéro un est accusé "d'avoir évincé toutes les solutions d'adossement ou de rapprochement ces dernières années alors que le groupe connaissait déjà un certain déclin", selon La Tribune.fr.

Le titre de l'encadré ici

|||Quelles conséquences pour les particuliers?

"Le CIF est important dans le paysage bancaire et notamment pour les particuliers aux revenus modestes et qui veulent emprunter sur des durées longues… Une cible pour laquelle il y a finalement peu d’acteurs" résume Sandrine Allonier, porte-parole chez Meilleurtaux.

En effet, "le Crédit Foncier et le GE Money Bank deviennent les seules banques n’exigeant pas une domiciliation bancaire, lors de la mise en place d’un prêt immobilier", souligne Jérôme Robin, président de VousFinancer.com.

Le CIF était l'un des distributeurs de prêts à caractère social (PAS). Et la disparition de cet acteur qui prenait en compte les dossiers "difficiles" va exclure toute une partie des primo accèdants.

Diane Lacaze