BFM Business
Transports

Les contrôleurs aériens s’accrochent à leur statut privilégié

Un contrôleur aérien (ici à Nice) travaille officiellement 32 heures par semaine.

Un contrôleur aérien (ici à Nice) travaille officiellement 32 heures par semaine. - -

Les contrôleurs aériens vont écourter leur grève : le préavis pour jeudi 13 juin n’est plus d’actualité. Mais d’ici là, les perturbations se poursuivent. En jeu : la défense de leur statut, qui confère aux aiguilleurs du ciel de nombreux avantages.

La grève des contrôleurs aériens sera plus courte que prévue. Le préavis pour le 13 juin a été levé. En attendant, les perturbations continuent. Mardi 11 juin, 1800 vols ont été annulés. Les contrôleurs aériens dénoncent un projet d'harmonisation européenne qui selon eux mène à un contrôle aérien low cost. Mais leur profession reste mal connue et leurs avantages font débat.

Un contrôleur aérien français travaille souvent moins de 100 jours par an. Estimation de la Cour des comptes. En 2010, elle a mis le nez dans les pratiques de cette profession souvent décriée pour ses avantages. Fonctionnaires de catégorie A dès la sortie d'école, salaire mensuel en fin de carrière de l'ordre de 6500 euros net, avant une retraite à 59 ans.

24 heures de travail réel par semaine

Officiellement, les aiguilleurs du ciel travaillent un jour sur deux et 32 heures par semaine. Mais pour chaque tranche de deux heures travaillées, ils prennent une heure de pause. Question de concentration. En tout, cela fait 24 heures de travail effectives. Auxquelles il faut ajouter un obscur système d'autorisations d'absence, les "clairances".

Le dispositif ajouterait 56 jours de repos officieux aux déjà confortables 20 semaines de congés payés des contrôleurs aériens. Un système complétement "occulte" pour reprendre le terme de la Cour des comptes, qui accuse la direction générale de l'aviation civile de fermer les yeux sur ces avantages pour limiter les conflits sociaux.

Anthony Morel