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Energie

COP21: la France tiendra-t-elle ses promesses?

"Quatre mois après la COP21, les États sont désormais incités à agir contre le réchauffement climatique. Dans ce domaine, la France semble de moins en moins exemplaire. Explications."

En présence de Ségolène Royal, qui a remplacé Laurent Fabius à la présidence de la COP, 171 États ont signé ce 22 avril à New York l’accord de Paris sur le climat. La communauté internationale a donc réaffirmé sa volonté de contenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C d’ici à 2100. 

En signant ce texte, les pays se sont engagés à mettre en application les mesures présentées en décembre 2015 à Paris. Si certains États continuent volontiers à afficher leur bonne volonté, l’enthousiasme français semble lui être retombé. 

La réduction de la part du nucléaire reportée

La loi de transition énergétique pour la croissance verte, dite "loi Royal" a bien été votée à l’été 2015. Mais les décrets d’application des nombreuses mesures contenues dans ce texte tardent à être publiés. L’exécutif français a même renoncé, pour le moment, à l'une de ses mesures phares. Ainsi, la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique national n'est plus d'actualité. Sur ce point, aucune décision n'est attendue... avant 2019. 

Lors de la COP21, la France s'est engagée a réduire de 40% en 15 ans ses émissions de gaz à effet de serre. Quatre mois après cette annonce, les mécanismes permettant d'y parvenir n'ont toujours pas été dévoilés. Seules des commissions chargées d'y réfléchir ont été créées. Celles-ci portent sur les questions de la biodiversité, de la fiscalité verte ou encore de la mobilité propre. 

En France "tout reste à faire" selon les ONG 

Constatant un double discours, les associations qui composent l'ONG Réseau Action Climat se montrent plutôt critiques vis-à-vis des ambitions environnementales françaises. Dans un long document mis en ligne sur son site, l'ONG estime que "les actions du gouvernement en faveur du climat et de la transition écologique n'ont pas marqué de rupture par rapport aux précédentes mandatures".

Du côté de Greenpeace on pointe "le problème français que pose l'énergie nucléaire". Pour les responsables de l'organisation, ce que certains décrivent comme un savoir-faire français ralentit fortement le développement des sources renouvelables. 

De retour de New York, François Hollande et Ségolène Royal auront l'occasion de préciser, devant la société civile et le Conseil national de la transition écologique leur feuille de route, au cours de la 4e Conférence environnementale qui se tiendra les 25 et 26 avril.

Antonin Moriscot avec Sidonie Watrigant