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Air France-KLM vise jusqu'à 10 milliards d'euros d'aides pour survivre

Air France entretient quotidiennement ses avions

Air France entretient quotidiennement ses avions - Thomas SAMSON / AFP

Le groupe aérien demanderait bien plus que les 6 milliards d'euros évoqués initialement, selon le quotidien La Tribune. Mais les négociations avec les banques restent compliquées.

La semaine dernière, Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d'Etat aux Transports, confirmait le scénario d'un emprunt pouvant atteindre quatre milliards d'euros garanti par l'Etat français pour Air France combiné à un emprunt de près de deux milliards garanti par l'Etat néerlandais pour KLM afin de sauver la compagnie aérienne dont les avions sont cloués au sol pour cause de coronavirus. Soit 6 milliards d'euros au total. 

Mais cela ne pourrait pas être suffisant. Selon le quotidien La Tribune qui cite "des sources internes", ce sont finalement 10 milliards d'euros que le groupe chercherait à obtenir dont 8 milliards pour Air France.

"Aussi importante soit-elle, la somme de six milliards d'euros est deux fois moins importante que celles évoquées dans d'autres pays pour soutenir des groupes de taille équivalente (Lufthansa), voire plus petite (Singapore Airlines), et risque "d'être un peu juste", selon une source interne", peut-on lire.

Une reprise plus tardive que prévu

La compagnie estime en effet que les 6 milliards suffiraient dans un scénario de reprise relativement soutenue dès le mois de juillet. Mais cette perspective est aujourd'hui de moins en moins crédible. Rappelons que Air France-KLM perd 25 millions d'euros par jour. Depuis le confinement mondial, il y a un mois, le groupe a perdu 90% de son chiffre d’affaires.

Pour autant, les négociations restent serrées avec les banques. Le groupe a engagé des discussions avec huit banques dont les cinq françaises BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis, Société Générale et HSBC France. Mais toutes rechignent à prêter. "Air France était déjà un dossier difficile avant la crise, relate le patron d’une grande banque internationale. Personne n’y voit clair sur son avenir". Selon plusieurs parties prenantes, les discussions sont "très difficiles".

L’Etat, à travers BPI France, garantit 70% des prêts destinés à Air France, or ce niveau de garantie de 70% est insuffisant pour les banques. Du coup, elles demandent à l’Etat d’augmenter le niveau de garanti sur les prêts, jusqu’à 80% ou 90%.

OC