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Coronavirus: la CGT réclame la "fermeture temporaire" d'un site de STMicroelectronics

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- - ERIC PIERMONT - AFP

La CGT réclame la "fermeture temporaire" de deux unités de production du fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics à Crolles en Isère, estimant que les risques de contamination au coronavirus ne sont "pas écartés" pour les salariés.

La CGT demande "la mise en sécurité qu'il convient pour un site Seveso seuil haut", écrivent David Majewski et Serge Sahaguian, respectivement trésorier et secrétaire de l'antenne CGT, dans un courrier adressé vendredi au préfet de l'Isère.

Le 18 mars, la CGT a déclenché sur le site de Crolles une procédure de "danger grave et imminent" après avoir observé "une multitude de manquements de la part de la direction de ST à la sécurité" des salariés, intérimaires et sous-traitants.

La situation a fait l'objet depuis de deux rapports de l'inspection du travail, qui a estimé que "l'ensemble des moyens propres à diminuer au niveau le plus bas possible le risque de contamination n'ont pas été mis en œuvre".

Le syndicat estime que "plus de 300 personnes peuvent être présentes en continu" sur le site "malgré le développement du télétravail" et "la signature d'un accord d'entreprise visant à une réduction de l'effectif théorique de production". Un chiffre qui ne comptabilise pas "le personnel des entreprises sous-traitantes, à l'accoutumée en nombre important", ajoute-t-il.

"À chaque changement d'équipe, 200 personnes se croisent dans les couloirs et les escaliers" du site où chaque équipe postée, "trois en semaine et deux les week-ends", est constituée d'environ 100 personnes par unité de fabrication. La CGT y voit une violation de la législation en vigueur alors que "sauf erreur, STMicroelectronics ne dispose pas d'une dérogation du Préfet de l'Isère".

53 cas suspects de contamination

Ses deux représentants avancent qu'en dépit de "l'instauration de mesures barrières complémentaires", "53 cas suspects de contamination au Covid-19" ont été recensés à Crolles, où 4.200 salariés sont employés au total.

De son côté, la direction de l'entreprise, contactée par l'AFP, affirme mettre "tout en oeuvre" pour protéger ses employés en "concertation" avec "les instances représentatives du personnel", au travers de "très nombreuses mesures concrètes" - une trentaine au total - allant de la "généralisation du travail à distance" à la réduction des équipes de production "jusqu'à 50%". Le port du masque est également "obligatoire sur tout le site, ainsi que la prise de température, qui est systématique avant l'entrée", fait-elle par ailleurs valoir.

Dans un courrier adressé le 6 avril au syndicat, dont l'AFP a obtenu copie, le préfet de l'Isère, Lionel Beffre, a indiqué avoir saisi la Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation pour "étudier [les] préoccupations" de la CGT "avec une grande attention".

Sandrine Serais avec AFP