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Coronavirus: les secteurs qui souffrent le plus et ceux qui résistent

Comment les entreprises françaises vont-elles traverser la crise du Covid-19 ? Pour suivre leur parcours, BFM Business et Pouey International publieront désormais leur baromètre des secteurs tous les mois au moins jusqu’à la fin de l’année, et non plus deux fois par an comme auparavant.

A partir ce mardi, BFM Business et Pouey International vont publier leur baromètre des secteurs tous les mois pour suivre l'impact du coronavirus sur l'économie française. Ce baromètre est un outil unique, puisqu’il est le plus complet et le plus "frais" pour mesurer l’état de santé de "l’entreprise France": quasiment toutes les sociétés françaises sont prises en compte, et les résultats publiés ce mardi intègrent des données relatives à la mi-avril.

Treize secteurs sont systématiquement passés au crible, selon quatre critères : les deux premiers constituent un état des lieux de la vitalité démographique de chaque secteur sur la période écoulée, à travers les statistiques de créations et de défaillances d’entreprises.

Les deux autres ont pour ambition d’évaluer la santé future de chaque secteur à partir des dynamiques et des contraintes qui lui sont propres, mais aussi à partir des tendances macroéconomiques globales et des répercussions qu’elles peuvent avoir sur lui. Au final, chaque secteur obtient une note sur 20 qui synthétise sa performance.

L'immobilier garde la tête hors de l'eau

Quelle était la situation début mars, avant le début du confinement ? 7 des 13 secteurs pris en compte atteignaient ou dépassaient la moyenne (voir tableau). L’énergie, d’abord, de loin le secteur le plus solide, devant les services aux entreprises, les industries de base et intermédiaires l’immobilier et les services aux particuliers. Les trois secteurs les plus fragiles étant, à l’autre bout du spectre, le commerce de gros, le commerce de détail, l’hébergement et la restauration, des secteurs déjà affaiblis par les multiples crises sociales (notamment celle des gilets jaunes) qui ont perturbé leur activité depuis deux ans.

Qu’en est-il mi avril ? Tous les secteurs sont sans surprise impactés par l’instauration du confinement, mais de façon assez inégale. L’énergie, le transport, l’industrie des biens de consommation la restauration et l’hébergement sont de loin les secteurs les plus frappés. L’immobilier, la finance et l’assurance sont les secteurs qui résistent le mieux.

Comment expliquer ces différences ? Evidemment par la nature des restrictions imposées à l’économie: fermeture de magasins, interdictions de se déplacer, possibilité de recourir au télétravail... Par la taille des entreprises qui composent ces secteurs aussi. 

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Dans notre baromètre, chaque entreprise pèse le même poids: la TPE de deux ou trois salariés est prise en compte au même titre qu’une multinationale du CAC 40. Or beaucoup de petites entreprises étaient déjà dans une situation financière fragile avant le confinement. "Mais attention" avertit François Piéchaud, analyste financier chez Pouey International et maître d’œuvre du baromètre. "La vulnérabilité n’est pas une question de taille: beaucoup de sociétés de taille plus importantes sont aussi très vulnérables, celles qui doivent affronter une baisse des commandes, étaient déjà dans une situation de trésorerie tendue, subissent un allongement des délais de paiements". Pour peu qu’elles doivent négocier ou renégocier un emprunt, elles auront beaucoup de mal à traverser cette épreuve…