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Privé de prêt garanti par l'Etat, Corsair voit enfin le bout du tunnel

Invité ce mercredi de BFM Business, Pascal de Izaguirre a précisé avoir renoncé à demander un prêt garanti par l'Etat, préférant décrocher un soutien direct qu'il estime acquis: "Je crois qu'il n'y a pas de doute sur le fait que l'Etat va nous aider".

L'horizon s'est éclairci pour Corsair. En avril dernier, en plein cœur du confinement, le patron de la compagnie aérienne française Corsair International, Pascal de Izaguirre, s'alarmait de la situation financière de l'entreprise sur le plateau de BFM Business, déplorant de ne pas être éligible au prêt garanti par l'Etat et d'attendre les réponses des banques. Un peu plus de trois mois plus tard, la situation financière est sur une meilleure pente. "Nous avons pris toutes les mesures pour préserver la trésorerie, car, durant une période de crise comme celle que nous connaissons, le 'cash' est la variable clef", explique Pascal de Izaguirre.

"Nous avons la chance d'avoir vendu (en février) un Airbus A330-200, ce qui nous a permis d'aborder cette crise avec un coussin de trésorerie tout à fait confortable (…). Nous avons également pris la décision d'accélérer la sortie de nos trois Boeing 747 (que) nous avons vendus. Cela nous permet d'avoir une situation qui est tout à fait stabilisée aujourd'hui en matière de trésorerie", poursuit le PDG de la compagnie aérienne. "Nous avons également pu reprendre les vols avec des réservations et des ventes meilleures que celles que nous avions escomptées", ajoute-t-il.

"Problèmes structurels de compétitivité"

Le Pdg de Corsair précise par ailleurs qu'il a "finalement décidé de ne pas faire appel à un PGE [prêt garanti par l'Etat] parce qu'il existe d'autres dispositifs". La compagnie compte visiblement sur une aide directe de l'Etat "Les discussions évoluent très favorablement: je crois qu'il n'y a pas de doute sur le fait que l'Etat va nous aider. Je dois également souligner que notre actionnaire, qui est le groupe TUI, contribue également de façon très positive au soutien de financement pour Corsair", assure Pascal de Izaguirre.

Une aide suffisante? L'Etat "a pris en compte les difficultés du secteur aérien, mais il n'y a pas eu de plan sectoriel", avance le patron de Corsair, qui demande la prolongation du système d'activité partielle "au moins jusqu'à la fin décembre 2020" et une "exemption des charges fiscales et sociales" plutôt qu'un report. Par ailleurs, "tous les problèmes structurels de compétitivité que connaissaient les compagnies aériennes françaises avant la crise du Covid vont ressortir exacerbés", estime-t-il, pointant notamment du doigt une fiscalité qui défavorise les compagnies françaises par rapport à leurs rivales étrangères.

Jérémy Bruno