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Coup de frein sur le capital risque en 2014

Avec 897 millions d’euros de fonds levés en 372 opérations en 2014, le capital risque français se situe 3e position européenne, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Avec 897 millions d’euros de fonds levés en 372 opérations en 2014, le capital risque français se situe 3e position européenne, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne. - AFP Martin Bureau

Ce sont 897 millions d'euros qui ont été levés en 2014 en France. En dépit du record des 73 millions d'euros de Blablacar, le montant total investi en capital risque a baissé par rapport à 2013, selon le baromètre annuel EY.

La croissance du capital risque français a connu un léger coup d'arrêt en 2014. Ce sont 897 millions d'euros qui ont été levés en 372 opérations avec un montant moyen de 2,5 millions par opération, selon le baromètre 2014 d'EY du capital risque en France. En 2013, ce montant s'était élevé à 973 millions pour 386 opérations.

Parmi les dix investissements les plus importants de l’année, quatre ont été réalisés dans le secteur du numérique, quatre autres dans le secteur des sciences de la vie. Les services Internet (avec 347 millions d'euros) et logiciels (avec 137 millions) ont représenté 62% de l’ensemble des sommes investies sur le second semestre. 

Au deuxième semestre 2014, la plus importante levée de fonds a concerné BlaBlaCar, spécialiste du covoiturage par un Internet, avec 73 millions d'euros suivi par Finsecure (composants électroniques) avec 25 millions d'euros et Menlook, un site de mode et d'habillement avec 23 millions.

Bpifrance principal investisseur actif

Parmi les investisseurs les plus actifs en 2014, on retrouve sans surprise Bpifrance en tête, présente sur 32 opérations de capital risque, dont 18 au second semestre. Go Capital et Kima Ventures (fonds auquel participe notamment Xavier Niel) arrivent seconds à égalité, avec 8 opérations chacun.

Les levées de fonds ont majoritairement, avec un total de 518 millions d'euros, concerné des deuxièmes et troisième tour de table de financement. L'amorçage n'a représenté que 43 millions d'euros pour 71 opérations.

Malgré un nombre important d’opérations françaises réalisées au premier semestre 2014, qui avait permis à la France de passer devant l’Allemagne, la France redescend au troisième rang au deuxième semestre, avec 10 % des montants levés en Europe. Cependant, bien que largement distancée par le Royaume-Uni (30 % des montants) et l’Allemagne (26 %) en termes de montants investis, la France reste au coude-à-coude avec son voisin d’outre-Rhin en volume d'opérations.

Avec des opérations nombreuses mais représentant des tours de table moins importants en valeur, la France se distingue en effet ses homologues européens.

Les choses évoluent toutefois dans l'Hexagone comme en atteste la création par Partech Ventures d'un fonds de croissance, à même d'apporter entre 10 et 45 millions d'euros à chaque start-up qu'il aura sélectionnée. "Il y a clairement un déficit de financement dans ce segment: c'est un marché qui, en Europe, représente entre 150 et 200 entreprises par an, et aujourd'hui, seules 12 à 15 d'entre elles reçoivent le soutien financier d'investisseurs", explique Bruno Crémel également associé du nouveau fonds baptisé Partech Growth.

Frédéric Bergé