Coup de froid sur la consommation de gaz en 2014
L’année 2014 a été l’année la plus chaude observée en France depuis 1900. Conséquence: GRTgaz, le gestionnaire du réseau français de gazoducs, a ainsi annoncé mercredi avoir observé une chute de la consommation de gaz de 16,5% en ce qui le concerne.
La consommation annuelle de gaz s’est élevée à 390 térawattheures (TWh) en 2014, contre 467 TWh en 2013, a précisé la filiale de GDF Suez en charge du transport du gaz sur la majeure partie du territoire français.
Une chute de près de 20% pour les particuliers
La consommation dite "en distribution publique", c'est à dire des particuliers et des petits professionnels raccordés aux réseaux de distribution, s'est quant à elle effondrée de 19,2% pour atteindre 250 TWh.
Il s'agit du niveau le plus bas observé depuis 10 ans, a indiqué le directeur général de GRTgaz, Thierry Trouvé, lors d'une conférence de presse.
Essentiellement liée aux besoins en chauffage, elle s’inscrit aussi en baisse, de 2,2%, si l'on exclut les effets liés au climat.
"Probablement une moitié de cet écart résiduel de 2,2% est imputable à l'effet des politiques environnementales (efficacité énergétique, performance des bâtiments, etc.)", a détaillé Thierry Trouvé, l'autre moitié s'expliquant par des "comportements atypiques" du chauffage notamment.
Concurrence "naturelle"
Confronté à différents obstacles, les centrales électriques au gaz ont de leur côté dégringolé de 34%, et sont en grande difficulté en Europe.
Elles doivent par exemple faire face à la concurrence directe du charbon, qui est le plus polluant des combustibles fossiles.
La compétitivité des énergies renouvelables déstabilise aussi le gaz naturel. Des secteurs comme la biomasse ou l’éolien terrestre peuvent en effet fournir de l’électricité à un prix abordable concurrençant les combustibles fossiles.
Effet secondaire du gaz bon marché
La baisse de la consommation gazière n’est pas le résultat d’une politique européenne en faveur du développement des énergies alternatives au gaz naturel. Elle marque le ralentissement des économies d’énergie face à la chute du prix du pétrole. Une partie du gaz européen reste en effet indexé sur le pétrole. Et ne contribue donc pas à la lutte contre le réchauffement climatique, puisque l’un des principaux composants du gaz naturel est le méthane, dont l’effet de serre est 20 à 25 fois supérieur à celui du carbone.