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Crise des subprimes: "nous avons laissé tomber le peuple américain" reconnait le patron de JPMorgan

A la tête de cette institution de Wall Street depuis 2005, Jamie Dimon a reconnu une part de responsabilité lors de la grave crise financière de 2008.

C'est un mea culpa du bout des lèvres. Lors d'une interview donnée à CBS, le PDG de JPMorgan Chase, une des plus puissantes holdings financières du monde, est revenu sur la crise des subprimes, qui a déclenché ensuite la crise financière de 2008.

Evoquant le rôle des banquiers, Jamie Dimon affirme que certains étaient "cupides, égoïstes" et "ont mal agi. Ils ont été trop payés" explique-t-il aujourd'hui. Interrogé par la journaliste, il assure ne pas en faire partie et ne pas avoir de responsabilité dans la crise des crédits pourris aux Etats-Unis.

"Une grave erreur"

"Mais votre banque a vendu le même type d’hypothèque ?" renchérit la journaliste. "Oui" répond-t-il, d'abord hésitant avant de reconnaître : "nous y avons participé - comme l’ont fait les courtiers, Fannie Mae, Freddie Mac, le gouvernement - Mais oui nous l’avons fait et c’était une grave erreur qui a fait beaucoup de dégâts" explique-t-il.

"Je pense que nous avons laissé tomber le peuple américain" poursuit-il, avant de tempérer le rôle de son groupe. "Mais en même temps, parce que nous étions forts, nous avons sauvé Bear Stearns (une banque d'investissement au bord de la faillite, ndlr), nous avons sauvé 15.000 ou 20.000 emplois. Donc il y a deux versions à cette histoire."

Plus forte capitalisation

"Nous pensions avoir sauvé le système" assure Jamie Dimon. "Vous savez, nous pensions que cela (la chute de Bear Stearns, ndlr) aurait été le domino qui aurait provoqué l'effondrement de l'ensemble du système. Et c’est parce que JPMorgan était fort que nous pouvions le faire."

En plus de Bear Stearns, JPMorgan Chase a aussi repris la banque de détail Washington Mutual et est aujourd’hui la banque qui a la plus forte capitalisation boursière au monde.

Thomas Leroy