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Crise du lait: la FDSEA annonce une "action d’envergure nationale"

Après l’échec des négociations avec Lactalis, les syndicats agricoles se sont réunis ce week-end pour définir de nouvelles actions. Sur BFMTV, Philippe Jehan (FDSEA) annonce "une action d’envergure nationale".

Les producteurs de lait ne comptent pas en rester sur un échec des négociations avec le groupe Lactalis. Philippe Jehan, président de la FDSEA de la Mayenne, vient d’annoncer sur BFMTV "une action d’envergure nationale a été décidée contre Lactalis par les syndicats agricoles".

Vendredi "la négociation a achoppé à partir de 23H00, et (...) nous avons discuté, y compris appelé nos instances nationales, Xavier Beulin (...) pour décider d'éventuellement faire une action d'envergure nationale et c'est ce qui a été acté hier" samedi, a-t-il déclaré.

Après l'échec de deux sessions de négociations, les producteurs cherchent une stratégie face à Lactalis, le ministre de l'Agriculture estimant, lui, que le géant des produits laitiers ne peut "pas payer le prix le plus bas en France".

"Lactalis est le numéro un mondial des produits laitiers, c'est une laiterie qui en France paye le litre de lait le plus bas de toutes les laiteries françaises, ça je l'ai dit je le répète, je considère que ce n'est pas acceptable ", a martelé samedi Stéphane Le Foll à des journalistes, lors d'un comice agricole dans la Sarthe.

Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis

Toutefois, à la question de savoir si l'État disposait d'un moyen de pression sur Lactalis, Stéphane Le Foll a répondu "non!". "Est-ce que je peux mettre la pression sur un acteur industriel? Je ne peux pas. (...) Je ne peux pas négocier les prix à la place des acteurs économiques ou alors il faut dire qu'on est dans une situation où les prix sont décidés par le ministre", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il pouvait seulement pousser "pour que les gens négocient".

A 256,90 euros la tonne achetée en juillet, Lactalis se trouvait loin derrière le groupe Laïta et la société Silav (290 euros la tonne) ou encore la laiterie Saint-Père, filiale d'Intermarché, qui rémunère les éleveurs 300 euros les 1.000 litres.

Lactalis avait annoncé vendredi une augmentation de 15 euros la tonne de lait à compter du 1er septembre, soit environ 271 euros. Le médiateur a lui proposé 280 euros la tonne, ce qui n'a pas été accepté par les producteurs de lait.

Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis, soit 20% de la collecte française, ou 5 milliards de litres de lait collectés sur un total de 25 milliards produits annuellement en France.

P.S. avec AFP